Certainement à la base l’un des projets les plus intéressants depuis fort longtemps. Prenez deux membres du groupe de Hard FM GRAND ILLUSION, plus un batteur loin d’être manchot et qui a travaillé pour les plus grands et un chanteur de Westcoast. Sur le papier, ça me donnait très envie et j’étais impatient de voir ce que ça allait donner. J’avais juste une appréhension en voyant la pochette qui faisait très couverture d’opus Métallique. Alors j’aime autant être clair avec les fans de Sherwood Ball qui a quand même travaillé avec Jay Graydon et sur les albums de Frederic Slama (AOR), on est plus proche avec ce Enemy Within de la musique de Grand Illusion que de la musique Californienne. Et c’est d’ailleurs là, à mon avis, que le bât blesse. En effet, le chanteur de Grand Illusion pousse à l’extrême dans les aigus alors que Ball d’habitude dans ses interprétations Westcoast est plutôt posé au niveau voix. Ici, il va devoir pousser dans les aigus sans véritablement y parvenir comme sur Home Away From Home et The Enemy Within. Deux compos qui sans être mauvaises sont loin d’aller comme un gant au timbre vocal de Ball. De plus, à mon goût, la majorité des titres proposent un Hard FM assez bourrin où la guitare est assez incisive pour ne pas dire plus, mais en plus la qualité des compos n’est pas vraiment au rendez vous. Là où Grand Illusion me plaisait beaucoup, ce CODE me laisse sur ma faim. Un exemple avec In The Shadows qui est loin d’être exceptionnel. Une compo qui laisse espérer de belles promesses comme My Time où on retrouve sur le couplet le groove de Ball, mais tout est gâché par un refrain bourrin sans grand intérêt. D’ailleurs, c’est un peu la marque de fabrique de ce Code qui laisse espérer de bons titres mais qui est souvent plombé par des refrains bateaux qui pourrissent le tout, Alive en est un autre exemple. Uninvited Guest est plutôt une bonne compo dans l’ensemble, si ce n’est son utilisation de l’orgue Hammond par moment, qui rappelle Deep Purple et ne colle pas avec le reste. Alors il y a quand même du bon, voire du très bon sur cet album avec tout d’abord les deux ballades absolument somptueuses que sont Sworn To Silence et surtout How Do We Stay In Love. Ce dernier titre est absolument magistral, la beauté à l’état pur. Je citerai également le très bon How Can I Change The World qui rappelle les compos du dernier TOTO, idem pour Flying High. Avec ces deux titres on laisse un peu de coté le style bourrin pour quelque chose de plus aéré et de plus mélodique. Un album qui me laisse un goût bizarre dans la bouche, un peu le cul entre deux chaises, d’un coté de très bonnes compos et d’autres loupées. C’était d’ailleurs peut être le but, ce mariage de la force et de la douceur, mais cela donne à l’accouchement un cd assez bâtard qui fait que je n’adhère pas totalement sans le rejeter non plus. Le mieux c’est que vous vous fassiez votre propre idée.