La sortie de Tribe peut être considérée comme un petit évênement à bien des égards. Premièrement, il s'agit du premier album des américains en 4 ans. Mais plus important encore, ce nouvel album marque le retour (éphémère) du guitariste fondateur Chris DeGarmo. Toutefois, le groupe ayant depuis toujours habitué son public à de brusques changements de direction, on ne sait jamais trop à quoi s'attendre lorsque Geoff Tate et sa clique ajoutent un chapitre à leur discographie. Et il est vrai que depuis Empire (certains diront Promised Land), le groupe n'a guère fait d'étincelles. Difficile donc de se faire une idée du menu de ce Tribe, ce malgré les effets d'annonces qui nous répètent à l'envie depuis des mois qu'un nouveau Operation Mindcrime est en train de voir le jour.

Par ailleurs, je dois bien avouer que j'entretiens une relation assez complexe avec Queensryche. J'ai d'abord détesté les premiers albums sur lesquels le chant très haut perché de Geoff Tate m'était carrément insupportable. Et bien que considérant Operation Mindcrime et plus encore Empire comme de très grands albums, je n'éprouve, sans trop savoir pourquoi, que très rarement l'envie de les écouter. Vous comprendrez donc ma peine à parler de ce nouveau cd qui, avouons-le, est loin de provoquer chez moi la réaction allergique que m'avait causé l'écoute de l'imbuvable Hear In The Now Frontier. Tribe renoue bien avec un esprit proche de ses chefs d'oeuvre d'antan, et des titres comme Open, Losing Myself ou le très émotionnel The Art Of Life restent très accessibles pour un metal aussi sophistiqué que celui de Queensryche. Les morceaux sont d'ailleurs calibrés de manière à ce qu'ils ne se perdent pas trop dans des structures trop alambiquées (aucun ne dépasse 5 minutes). Il manque toutefois le petit plus qui faisait que des titres comme Best I Can ou Anybody Listening? restaient gravés dans votre mémoire dès la première écoute.

En fin de compte, je ne sais toujours pas quoi penser de l'oeuvre de Queensryche, ce qui, après tout, est gage d'une certaine constance dans la démarche du groupe. Je termine tout de même ce disque avec un certain sentiment de lassitude, les morceaux étant quand même assez répétitifs.

Highlights : Open, The Art Of Life, Losing Myself, Blood...

Tracklist :
01. Open
02. Losing Myself
03. Desert Dance
04. Falling Behind
05. The Great Divide
06. Rhythm Of Hope
07. Tribe
08. Blood
09. The Art Of Life
10. Doing Fine