Septième album pour Michael Voss et son équipe, apparemment ce dernier a décidé de privilégier l’activité du groupe plutôt que son activité de producteur, il s’était en effet écoulé cinq ans entre les deux albums précédents, alors que celui-ci déboule à peine un an après Night Of White Rock, avec entre temps un EP acoustique, cela frise la surproduction ! Est-ce à dire pour autant que l’opus a été créé dans la précipitation, au risque de nuire à la qualité du produit final. Pas du tout répondent les intéressés en interview, à savoir Michael secondé par Juergen Breforth, le guitariste et co-auteur des compositions du groupe, ils déclarent même avoir composé cet album dans le cadre de vacances en Espagne. Et bien il n’est pas donné à tout le monde de rendre ses vacances si productives, car au final nous n’avons pas du tout affaire à un produit bâclé, tout au plus un peu bref, dix titres totalisant quelques 37mn, l’édition finale comportera quand même en plus un bonus appelé Shine On You qui a déjà été enregistré pour SILVER. Les textes sont toujours d’inspiration chrétienne, mais comme le précédent, ce n’est pas de la prêche, ils sont peut être même ici un peu plus terre à terre. Les sujets abordés concernent la société, comme celui malheureusement toujours d’actualité sur l'abus des enfants, dans Little Princess, qui s’avère être par ailleurs l’un des meilleurs titres de l’album. L’autre caractéristique de l’opus est une tendance au durcissement, avec l’absence totale de claviers, et quelques titres plus heavy que l’AOR habituel du groupe, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Cela concerne notamment le morceau d’ouverture, Family Of Rock, une célébration de la famille du rock ponctuée par des riffs plutôt heavy, et plus encore le dernier titre War, carrément rageur, jusque dans la voix de Michael dans le refrain, une façon très efficace d’appuyer un propos anti guerrier sans équivoque, et un vrai régal au bout du compte, d’autant que Jürgen appuie avec des riffs mordants. A ce niveau, j’imagine les fans d’AOR inquiets, MAD MAX est il devenu un groupe heavy ? Rassurez vous, ce qui fait la marque de fabrique du groupe est toujours bien là, avec Heaven Is… une superbe ballade avec un de ces refrains qui ne vous quitteront pas, un peu dans l’esprit de DEF LEPPARD, Someone Like You, mélange de riffs style SCORPIONS et de guitare à la sauce talk box tel que l’affectionne Richie Sambora dans Livin' On A Prayer. Les vacances en Espagne sont un peu aussi au travers de l’instrumental Lluvia, mot espagnol qui signifie pluie, pas de texte pour savoir si cela est représentatif de la météo des vacances ! Autres moments forts avec We Fight In White et ses faux airs de STRYPER, une superbe power ballade : Glorious Night, et Too Wrong, l’histoire de tout un chacun cherchant le bon chemin, avec, dixit Jürgen, un riff d’inspiration KISS dans ses débuts. Le groupe a finalement bien eu raison de déborder du cadre AOR qui caractérisait sa démarche, l’album a de ce fait quelques attraits supplémentaires par rapport au précédant, les fans y trouveront leur compte, et ceux parmi les autres qui se donneront la peine d’écouter ne devraient pas regretter leur démarche.