Un nouveau virus serait il en train d’infecter nos voisins Suisses ? Et bien après une étude épidémiologique sérieuse et très scientifique sur un échantillon représentatif, il semblerait que oui, le virus en question, le virus « hard rock’n roll », n’est d’ailleurs pas nouveau, il a frappé ce petit pays il y a déjà quelques décades, avec Krokus, un des vecteurs responsable de la propagation. Ce virus n’a jamais cessé de se développer depuis, la vitesse de contamination ayant été largement augmentée au travers du vecteur Gotthard. Mais après de longues années d’étude, il semblerait que ce virus soit absolument inoffensif, et apporterait au contraire un certain plaisir, d’après de nombreux témoins, à ceux qui sont touchés, les effets secondaires étant mineurs et se limitant à quelques troubles auditifs pour quelques abus de casques baladeurs. SHAKRA fait partie des artisans propagateurs du virus, et produisent tous les deux ans et ce depuis 1998, avec la régularité d’un métronome (voir les chroniques précédentes), une nouvelle galette chargée de maintenir le virus en activité. La nouvelle livraison a fait l’objet de toutes les attentions, et tous les ingrédients nécessaires sont ici réunis, une production béton, des compositions efficaces, des riffs explosifs, des refrains toujours mélodiques et Mark Fox avec une maîtrise vocale en pleine maturité. L’infection se fait tantôt heavy sur The One, elle conduit par moment à des hallucinations à base de riffs dignes d’AC/DC dans The Other Side, ou encore Higher Love. Mention spéciale aussi pour le mid tempo Playing With Fire, l’énergique Look At Me et Make Your Day qui ouvre l’album de manière tonitruante. Au chapitre ballade, le virus sait aussi se faire doux, le bon avec Love Will Find A Way côtoie l’excellent avec Acheron's Way. Alors il y aura bien quelques critiques récurrentes sur le manque d’originalité de la démarche, comme pour leurs glorieux aînés de Gotthard, ou comme l’école Germanique des Fair Warning ou autres Mad Max auxquels Shakra s’apparente, et effectivement Shakra s’inscrit dans ce cadre. Mais cela n’enlève en rien le plaisir apporté par ce genre d’opus, de la cuisine traditionnelle, certes, mais réalisée avec un tel brio que cela ne saurait gâcher notre plaisir.