Voila un retour longtemps attendu, presque inespéré pour les fans du groupe, suite à l’album 4 sorti en 2000, les membres du groupe s’étaient en effet dispersés dans deux projets, le chanteur Tommy Heart s’exprimant dans SOUL DOCTOR, les autres membres formant DREAMTIDE. Aucun des albums de ces deux groupes, axés dans des registres un peu différents, n’a atteint le niveau des albums de FAIR WARNING, et donc, contre toute attente, l’équipe initiale s’est reformée pour remettre en piste la formule qu’elle maîtrise le mieux, celle du hard rock mélodique, qui avait reçu avec les albums précédents un écho très favorable au Japon. Alors les fans ne seront absolument pas déroutés par cet album qui se situe dans une parfaite continuité avec les albums précédents, et qui reprend six ans après 4, les mêmes ingrédients, y compris les petits défauts. Dans ces petits défauts, il y a la volonté du groupe de faire systématiquement long, et on a donc encore droit à 70 minutes de musique, au prix de deux ou trois morceaux dispensables, mais ceci est largement compensé par bon nombre de compositions de très bon, voire excellent niveau. D’aucuns pourront aussi regretter le son tranchant du premier album, la volonté probable de moderniser le son conduit à parfois mettre un peu trop en avant les nappes de synthétiseurs ou violons. Mais c’est loin d’être suffisant pour faire ombrage à la voix chaude si caractéristique de Tommy Heart, qui est ici à son zénith, et le jeu de guitare très mélodique de Helge Engelke, qui au fil des ans se bonifie avec un phrasé qui lui est caractéristique. Dans les points forts, citons la section rythmique très efficace et irréprochable, et les compositions, pour une bonne part, appelées à devenir de futurs classiques de hard rock mélodique. Don’t Keep Me Waiting en fait sûrement partie, et en tout cas ouvre l’album de manière magistrale, avec un riff mordant, des lignes mélodiques entraînantes, un solo de toute beauté, pas de doute, il s’agit d’un très bon cru. Autre hit de l’album avec le mid tempo Generation Jedi, son refrain très accrocheur, dans lequel le groupe glisse une pointe de phrasé rap, certes à dose homéopathique, mais révélateur de la volonté de moderniser un peu le style. Avec All My Love, puis Wasted Time, on est par contre dans le grand classicisme avec deux ballades de toute beauté, émotion garantie, et de très beaux solos d’Engelke. Dans le rayon musclé, citons encore le très mélodique Push Me On, avec, encore, serait-on tenté de dire, tant ils sont nombreux, un très beau solo de guitare; Tell Me Lies avec ses changements de rythme réussis et son beau final tout en douceur. Les mid-tempos ne sont pas exempts de réussites, avec The Way, et son phrasé à la guitare assez original, et le formidable Still I Believe, qui concentre à nouveau toutes les qualités du groupe, mélodie, punch, émotion, pour un nouveau standard. Au final la longue pause du groupe aura été bénéfique, cet album, s’il n’apporte pas de surprise, répond néanmoins parfaitement aux attentes des fans du groupe, à savoir un hard rock mélodique de classe et Fair Warning s’inscrit avec ce nouveau classique comme un des meilleurs représentants du genre.