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blind guardian toulouse octobre 2023 the god machine tour

 Il m’est impossible de donner une réponse quand on me demande quel est mon groupe préféré. Il y en a tellement que j’aime que je ne peux pas en mettre un au-dessus de tous les autres. Mais bien entendu, j’ai mon panthéon du metal personnel, au sein duquel Blind Guardian occupe les places d’honneur. 

Depuis 1998 lorsque j’ai découvert le groupe avec “Nightfall in Middle Earth” quelques mois après avoir lu le Silmarillion (je précise que je suis un immense fan de l’univers de Tolkien), je suis les Allemands de manière très assidue. Je connais la plupart de leurs albums par cœur et les ai vus à neuf reprises dans trois pays différents. Mais ma passion pour le groupe avait quand même un peu décru ces derniers temps. Leur tendance à gonfler la production au maximum et à rallonger souvent inutilement leurs morceaux, initiée en 2001 sur “A night at the opera” (que j’aime d’ailleurs beaucoup) et amplifiée par la suite, a fini par rendre les réalisations récentes des bardes assez indigestes. En particulier “Beyond the Red Mirror”, seul album du groupe dont je n’ai rien retenu hormis l’intro (qui est magnifique, il faut quand même le souligner). Et je ne parlerai même pas de l’album symphonique, annoncé pendant quinze ans et que j’ai trouvé ennuyeux à mourir lorsqu’il est finalement sorti (j’en avais peut-être aussi trop d’attentes ?). 

Je commençais à me dire que, comme beaucoup de groupes dans le circuit depuis longtemps, Blind Guardian avait perdu son inspiration et lorsque je les écoutais ces derniers temps, c’étaient surtout leurs réalisations des années 1990. J’avais donc fini par ne plus rien en attendre. La dernière fois où je les avais vus était au Wacken 2016 (ça fait quand même sept ans !), où ils étaient tête d’affiche, et c’était très bon. Mais voilà, à force d’avoir des compos dont la qualité s’émousse au fur et à mesure que les années passent, l’intérêt s’émousse aussi.

Et pourtant, ils ont fait un bon retour avec “The God Machine”, un album bien plus direct et catchy que les quatre précédents, et assez inspiré en prime. Une belle surprise, donc ! Et quand ils ont été annoncés à Toulouse, j’ai bien entendu trouvé que c’était une très bonne nouvelle… Mais de toute façon j’y aurais été quoi qu’il arrive, déjà pour avoir quelques-uns de leurs classiques qui font toujours leur effet sur scène et aussi parce que les concerts de heavy sur Toulouse se font rares, au contraire du metal extrême. Alors un groupe comme Blind Guardian qui vient au Bikini, on ne va pas bouder son plaisir ! Un plaisir double, puisque ça faisait plusieurs mois que je n’étais pas retourné dans cette excellente salle que j’apprécie tout particulièrement.

Lorsque j’arrive vers 20h, le parking est rempli mais j’ai déjà connu des affluences bien plus importantes. En tout, il y aura au final un bon millier de places vendues. Le balcon de la salle n’est donc pas ouvert mais c’est suffisant pour que SPM Prod, qui organise la soirée, puisse s’y retrouver. Et c’est également suffisant pour que la salle ne sonne jamais vide et qu’il y ait une belle ambiance.

Je passe très rapidement sur le groupe chargé d’ouvrir les hostilités, DAWN OF EXTINCTION. Groupe espagnol originaire de la région de Valence existant depuis 2013 et auteur de deux albums à ce jour, je n’en avais jamais entendu parler avant qu’ils ne soient annoncés en première partie de Blind Guardian. Leur musique est un croisement de death mélodique et de metalcore. J’avais écouté sur les plateformes pour découvrir avant de les voir, et ça ne m’a pas accroché plus que ça. 

Sur scène, je regarde une chanson et je ressors. Il n’y a rien à leur reprocher, les mecs font bien leur job et sont heureux d’être là mais leur musique manque trop de personnalité, qui plus est dans un style dont je ne suis pas très client. 

Je trouve quand même leur présence en première partie d’un groupe comme Blind Guardian assez étrange: leur style est extrêmement différent de celui du groupe pour qui ils ouvrent, et ils n’ont pas la renommée ni le soutien d’un label nécessaires pour attirer un public plus large. Je ne vois pas quelle en est la valeur ajoutée. Après, je préfère ça à un plateau de quatre groupes plus proches en termes de style et plus connus où les trois premiers ont un temps de jeu ridicule et qui commencent trop tôt pour tout voir…


Dawn of Extinction Setlist Le Bikini, Ramonville-Saint-Agne, France 2023


Comme il fait encore bon dehors, cela permet de bien profiter de la terrasse et des potes présents. Cela permet aussi de regarder le merchandising de Blind Guardian tranquillement, leur stand étant également sur la terrasse du Bikini. Et il faut reconnaître qu’ils n’abusent pas. Leurs tee-shirts sont à 30 €. Certes c’est cher, mais pour un groupe du standing de Blind Guardian, ce n’est pas abusé. Quand on pense à ceux à 45 € de Ghost, par exemple, on se dit même que c’est tout à fait correct. En plus le matériel est de bonne qualité et les tee-shirts sont floqués à la date du jour. Il y a donc un “Toulouse” écrit en gros au dos de celui que je me suis pris (en principe je n’accepte d’acheter un tee-shirt qu’en-dessous de 25 € mais vu que c’est un tee-shirt spécial d’un groupe dont je suis fan, j’ai craqué) ! 

Lorsque nous rentrons dans la salle pour aller se placer dans les premiers rangs, un grand rideau masque la scène. Il tombe à l’arrivée de BLIND GUARDIAN sur scène, dévoilant un grand backdrop à l’image de leur dernier album (dont j’adore l’artwork, au passage). Hansi Kürsch est entouré de ses deux guitaristes André Olbrich à sa gauche et un Marcus Siepen aux allures d’Elric à sa doit ; un nouveau bassiste néerlandais du nom de Johan van Stratum (qui s’était fait connaître avec Stream Of Passion et Vuur, le projet prog de sa compatriote Anneke van Giersbergen) est juste derrière en bon employé, et Frederic Ehmke est bien en place derrière ses fûts. Et ça commence fort avec un “Imaginations from the Other Side” qui met tout le monde d’accord d’entrée. 

Le groupe est en forme et heureux d’être là, avec un bonheur communicatif que je ne leur connaissais pas jusque-là. Ça fait plus de vingt ans que je les suis et que je les vois régulièrement et j’ai toujours aimé toutes les prestations que j’ai vues d’eux. Mais si Blind Guardian est un bon groupe live, c’est davantage du fait de leurs morceaux joués à la perfection que de leur communicativité ou de leur charisme. En tant que fan, ça ne m’a jamais gêné : avoir des hymnes dont je connais les paroles par cœur joués avec conviction et s’enchaînant comme des perles suffit à mon bonheur. Le show simple et efficace me convient tout à fait. Mais pour les gens ne connaissant pas bien le groupe, ce manque de charisme peut aussi empêcher de vraiment rentrer dans le concert. Cette fois, la question ne s’est pas posée. Pour la première fois, je vois Hansi réellement communiquer avec le public, sourire, plaisanter… le tout de manière naturelle et sans jamais forcer. Ce n’est pas grand chose en soi mais ça y fait beaucoup l’ambiance générale et pour l’osmose entre le groupe et le public.

La setlist va être parfaitement équilibrée entre les morceaux du dernier album (les quatre joués ce soir passent d’ailleurs très bien l’épreuve de la scène) et les classiques des années 90. Des albums post 2000, “A twist in the myth” n’est représenté que par une version court de “Skalds and shadows”, ballade acoustique sympa que je n’avais jamais encore vue sur scène. “At the edge of time” l’est par l’épique “Sacred world” en début de rappel. Sinon “A night at the Opera”, “Beyond the Red Mirror” et l’album symphonique passent à la trappe (et pour les deux derniers nommés, on ne va pas s’en plaindre !). A côté de ça, les “Nightfall”, “The script for my requiem”, “Time stands still (at the Iron Hill)”, “Lost in the Twilight Hall” ou “Lord of the Rings” sont jouissifs à souhait. “The bard’s song” est comme il se doit repris en choeur par la salle sans que Hansi ait trop besoin de chanter, de même que le refrain de “Valhalla”. Et c’est comme quasiment toujours sur “Mirror mirror” que le concert se conclut en apothéose.

La prestation a donc été au-delà de mes espérances. Je m’attendais à un très bon moment, mais pas à une telle osmose entre le groupe et le public. Hansi a d’ailleurs dit à plusieurs reprises que c’était la première fois que Blind Guardian se produisait à Toulouse et qu’il adorait la salle. Le public lui a donné raison, et le groupe a fait ce qu’il fallait pour.


blind guardian toulouse paris clermont ferrand octobre 2023 the god machine tour

Communiqué de presse d'avant concert :
Le groupe de Power Metal allemand Blind Guardian était  à Paris le 22 octobre, quelques vidéos ci-dessous
22 octobre – Paris : Élysée Montmartre

24 octobre – Ramonville-Saint-Agne : Le Bikini
29 octobre – Clermont-Ferrand : La Coopérative de Mai

Blind Guardian a sorti son dernier album, The God Machine, le 2 septembre 2022 via Nuclear Blast.

Hans Kürsch a parlé à Rock Hard Greece de la direction musicale   : "C'est de loin l'album le plus intense que nous ayons fait depuis très, très longtemps. C'est, à tous points de vue, un tour de montagnes russes. Il y a beaucoup de trucs qui laissent tomber vos cheveux - plus que ce à quoi je m'attendais.Il y a quelques éléments surprenants typiques de BLIND GUARDIAN.

"Je suis juste curieux de voir, vraiment, ou d'entendre ce que les gens vont en penser. Je pense que c'est un album très, très fort. Il va surprendre beaucoup de gens.

La dernière sortie de BLIND GUARDIAN était l'album entièrement orchestral "Twilight Orchestra: Legacy Of The Dark Lands", sorti en novembre 2019 via Nuclear Blast. Pour créer le concept, le guitariste principal André Olbrich et Kürsch ont travaillé aux côtés de l'auteur à succès allemand Markus Heitz, dont le dernier roman, "Die Dunklen Lande", est sorti en mars 2019.


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BLIND GUARDIAN + Dawn of Extinction - Toulouse - Le Bikini - 24/10/2023 - The God Machine Tour - 2.5 out of 5 based on 2 votes