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FESTIVAL RETRO C TROP – CHATEAU DE TILLOLOY (80) - 24 & 25 Juin 2017 L'an dernier j'avais vaguement entendu parler de ce festival qui, pour sa première édition,

se payait une programmation déjà très attirante en invitant les Scorpions, ZZ-Top, et Jethro Tull, entre autres …
Pour cette deuxième édition, des amis bien inspirés ont attiré mon attention sur l'affiche ; mon regard c'est alors fixé rapidement sur trois noms ! Blue Öyster Cult, les Insus et Uriah Heep justifient à eux seuls le déplacement ; cette date fut assez rapidement cochée sur mon calendrier ! Le reste de l'affiche allait s'avérer être des bonus de luxe ! Ça tombe bien j'aime les bonnes surprises en festival !
Autre motif d'intérêt, il s'agit d'un festival qui respecte la tradition et qui incite à la découverte en proposant une scène unique sur laquelle se succèdent les groupes que les festivaliers peuvent éventuellement découvrir en toute objectivité. Rien à voir donc avec les fast-food musicaux dans lesquels chacun reste dans sa chapelle. Voilà c'est dit !
De surcroit c'est assez loin de Paris pour se dépayser quelque peu et assez proche pour s'y rendre sans fatigue excessive, à moins de deux heures de la capitale.
SAMEDI 24 JUIN
 
L'entrée gratuite dans la zone de stationnement des véhicules se réalise sans difficulté, rien ne laisse présager le cauchemar de la sortie. Sa proximité avec l'accès au site nous permet d'arriver peu de temps avant l'ouverture des portes ; nous ne tardons pas à pénétrer dans le parc du château. Avant d'accéder à l'espace musical, nous traversons une zone de détente agrémentée de boutiques éphémères de marchandises et de restauration. Des voitures de collections alignées à l'entrée accentuent avantageusement le petit côté "vintage" que veut se donner le festival.
 
Enfin nous découvrons le lieu des réjouissances : une très imposante scène qui fait face au profond et large jardin qui, pour l'occasion, est bordé d'autres espaces de restauration et d'exposants.
 
Une carte "rétro-cash" prépayée permet d'avoir accès à la plupart des produits en vente. Avec l'affluence (onze mille festivaliers se sont rassemblés sur la seule journée du samedi !) l'organisation des buvettes s'est vite montrée imprévoyante ! Pour une commande de bières il fallait compter une bonne demi-heure, la gorge sèche et sous le soleil impitoyable. 
Météo : temps ensoleillé et chaud, avec un petit vent agréable.
 
Mais pas le temps de batifoler le premier groupe s'installe déjà !

15h00 : SARAH OLIVIER. Lourde tâche que d'ouvrir les festivités ; nous nous montrerons donc magnanimes avec ce p'tit groupe français bien sympathique, à l'apparence adéquat avec le thème rétro. La chanteuse bien rock et teigneuse avec ses acolytes ne parviennent toutefois pas à m'enthousiasmer outre mesure. Juste de quoi chauffer agréablement mes oreilles ! Pas grand-chose à ajouter, d'autant plus que je n'ai pas trouvé grande littérature à leur sujet …

16h45 : WILKO JOHNSON. Voilà un monsieur de 69 ans qui semble respecté dans le milieu rock depuis la fin des années 70. Pour ma part, il m'était inconnu et pourtant il semble avoir influencé pas mal de musiciens qui, ceci explique cela, évoluaient dans une autre sphère que la mienne (Clash, Stranglers, …).
 
Les spécialistes relèvent particulièrement son jeu de guitare remarquable caractérisé par une rythmique sans médiator et un jeu tout aussi atypique.
 
Cela étant dit, pour ma part, j'apprécie plus globalement la musique du trio dont les titres m'évoquent davantage le blues-rock de ZZ-Top que les groupes post-punk qui semblent pourtant lui être inféodés. Mais ce doit être une impression très personnelle et sans importance.
 
Le monsieur très marqué (il sort d'un cancer du pancréas en 2012, semble-t-il) parvient à soulever de belles ovations. J'ai noté la bonne prestation du bassiste, qui restera inconnu faute d'information en dehors de lui-même …

 

 

18H30 : BLUE ÖYSTER CULT. J'avais prévenu au préalable mon auguste entourage ; hors de question de me faire rater la première note du groupe qui suit ! Ces américains représentent à mes yeux et mes oreilles une grande part de l'histoire du rock et plus particulièrement du hard-rock. Depuis 1967, parallèlement à l'avènement d'autres dinosaures, ce groupe fusionne les sons bluesy et psychédéliques pour produire un bon hard enivrant à souhait.
 
Leurs prestations scéniques ont toujours mis en évidence les talents qui ont successivement composé le groupe. Certes les frères Bouchard et Alan Lanier ne sont plus de la partie mais le fondateur Donald "Buck Dharma" Roeser (69 ans, guitare et chant depuis 1967) est toujours accompagné de Eric Bloom (72 ans, chant, guitare depuis 1969) ! Avec ces deux-là nous sommes déjà assurés d'un régal musical mais, je m'en doutais un peu, ces gaillards savent bien s'entourer!
 

 

Richie Castellano (37ans, claviers, guitares, chœurs depuis 2007) est absolument excellent ! Présenté comme guitare rythmique, il s'avère en fait extrêmement talentueux en particulier sur un solo époustouflant lors de "the last day of May" !).
 
Jules Radino (à la batterie et aux percussions depuis 2004) et Danny Miranda (à la basse et chœurs entre 1995 et 2004 et qui est revenu temporairement remplacer Kasim Sulton), en dépit de leur pédigree, seraient bien en peine de faire oublier leurs illustres et légendaires prédécesseurs (les fameux frères Bouchard) mais ils assurent toutefois honorablement leur place..
 
Comme à son habitude le groupe excelle dans des envolées lyriques lors de duos, trios et quatuors de guitares somptueux. L'alignement des trois guitaristes avec le bassiste en bord de scène reste toujours un pur bonheur. Les chœurs sont également une marque de fabrique non négligeable, enrobant délicieusement les riffs étourdissants à souhait. Eric et Richie échangent volontiers leur poste avec le clavier qui achève souvent de parfaire les mélodies ! Que du bonheur ; j'en ai encore la chair de poule en y repensant !!
 
Je ne les avais vus sur scène que quatre fois (de 1984 à 1989) ; j'avais hâte de les revoir avant qu'ils ne disparaissent. Mon vœux est partiellement comblé, car si certaines figurent manquent sur la scène, le groupe n'en demeure pas moins une source de réjouissance auditive absolue !
  
Les titres du programme, amplifiés par une très bonne sonorisation, sont largement puisés dans leur prestigieux passé et ça me va très bien ! La configuration festival de la prestation ma parait fatalement trop étriquée et j'aurais apprécié d'autres titres en supplément (Astronomy ou Vétérans of a Psychic War pour ne citer qu'eux !) mais je ne boude pas mon plaisir ; si bien que lorsqu'ils quittent la scène je sens déjà les premiers signes de fatigue physique ! (bon sang que c'est con de vieillir !)
 
Un très grand moment du festival ! Beau succès mérité ; d'ailleurs, l'échoppe de BÖC a été dévalisée ; j'ai trop tardé pour m'y rendre, les vendeurs n'avaient plus qu'à plier bagage dès 20h, d'après leurs voisins ! Tant pis je me "contenterai" de mon tshirt collector de 1984 !
 
PROGRAMME
 
The Red & the Black (Tyranny and Mutation)
Golden Age of Leather (Spectres)
Burnin' for You (Fire of Unknown Origin)
ME 262 (Secret Treaties)
Then Came the Last Days of May (version longue avec solos) (Blue Öyster Cult)
Tattoo Vampire (Agents of Fortune)
Godzilla (Spectres)
(Don't Fear) The Reaper (Agents of Fortune)
RAPPEL:
Hot Rails to Hell (Richie Castellano au chant) (Tyranny and Mutation)
Cities on Flame With Rock and Roll (Blue Öyster Cult).

 

 

 

21h15 : THE STRANGLERS. Dans les jours qui ont précédé j'ai tenté de réécouter ce groupe que je n'avais pu/su apprécier dans les 80's, histoire de revoir mon évaluation. Mais rien à faire ; je n'accroche pas. Sur scène non plus. A voir le nombre d'admirateurs après tout ce temps il faut pourtant croire qu'ils ne doivent pas démériter. Jet Black (batterie depuis 1974), Jean-Jacques Burnel (chant, basse depuis 1974), Dave Greenfield (chant, claviers depuis 1975) et Baz Warne (guitare depuis 2000) jouent un rock le plus souvent tout en retenue.
 
Leur musique oscille entre la new-wave et le post-punk de leur lointain cousin Blondie. Dans le premier cas j'ai tendance à bailler, dans le second cas je cherche vainement une vraie énergie mélodique.
 
Une sonorisation quelque peu défaillante aura achevé l'impression de lassitude …
 
Bref, cette prestation m'aura au moins permis de recharger mes batteries.

PROGRAMME
 
Toiler on the Sea
(Get a) Grip (On Yourself)
Nice 'n' Sleazy
Relentless
5 Minutes
Golden Brown
Always the Sun (rare titre à avoir attiré mon attention)
Midnight Summer Dream
European Female
Peaches
Bear Cage
Walk On By (reprise de Dionne Warwick)
Skin Deep
Duchess
Hanging Around
Tank
No More Heroes. 
RAPPEL:
Something Better Change
Go Buddy Go.

 

 

 

 

 

 

22h00 : LES INSUS. Déjà, le 8 juin 2016 au Zénith de Paris ces trois-là m'avaient occasionné une véritable cure de rajeunissement. Certes temporaire, le temps de vivre dans un autre monde avec eux. Certes aussi, ce ne sont plus les jeunes intrépides que j'avais vu ce 17 février 1981 au Palais des Sports. Ils ont, tout comme moi pris des cheveux gris … mais dans leur tête comme dans la mienne, il semble que nous soyons toujours aussi adulescents !
 
Une sonorisation excellente du début à la fin du concert a servi une prestation impeccable de fougue et de talent ! Il faut bien dire aussi qu'ils sont soutenus par une foule d'admirateurs qui connait les paroles par cœur et les chante à tue-tête !
 
Pas une minute de répit, l'attention (et la tension) reste vive, tous les titres sont évocateurs de tant de souvenir sous les dégarnis ou blanchis. Beaucoup d'entre nous rattachent telle chanson à tel évènement de sa propre vie, mais ce qui est rassurant c'est que cette sensation semble intergénérationnelle !
 
Bien sûr quelques paroles peuvent laisser penser avoir pris un coup de vieux (Hygiaphone, ou encore Flipper) mais pourtant elles ont encore tout leur sens si on veut bien faire l'effort de se déplacer dans le temps ! Je ne suis pas certain que les paroles soient aussi évocatrices chez les nouveaux admirateurs, mais que c'est bon pour nous !
 
La complicité entre Jean-Louis Aubert (62 ans, guitare/chant), Louis Bertignac, (63 ans, guitare/chant) et Richard Kolinka (63 ans, batterie) semble enfin retrouvée après trop d'années gâchées. Les accolades et les sourires ne semblent pas feints. Alex, leur bassiste "de substitution" (c'est pas méchant, c'est juste une impression tenace : Corinne manque au tableau épicétou !) reste modestement discret mais il ne semble pas souffrir d'une quelconque mise à l'écart ; il a sans doute conscience de ne pas vraiment faire partie de la Légende.
 
Il me semble qu'un bon état d'esprit règne sur cette scène. La fougue s'en ressent et la passion passe avec le public qui aurait cependant peut-être apprécié un peu plus d'échange. Mais on ne leur en voudra pas, il y a d'autant plus de place pour la musique !
 
C'est sans doute idiot et subjectifs, mais je me disais en écoutant que nous pouvons être fiers de nos p'tits français qui assument totalement leur francophonie tout en jouant un bon rock digne des plus grands ! Pour parfaire mon plaisir j'aimerais bien qu'ils créent à nouveau ; un opus serait maintenant le bienvenu. Avec Corinne ce serait l'idéal.
 
Mais les minutes s'égrainent, et même si avec ce genre d'artistes le temps semble suspendu, les deux heures passent à une vitesse folle ! Arrive le moment de raccrocher le téléphone en espérant le retrouver en aussi bon état une prochaine fois !
 
 
PROGRAMME
 
Crache ton venin
Hygiaphone
Sur la route
Dans ton lit
Fait divers
Argent trop cher
La Bombe humaine
Au cœur de la nuit
66 heures
Cendrillon
Flipper
Métro (c'est trop)
Le silence
Dure limite
Ce que je veux
New York avec toi
Un autre monde (une Terre se promène dans la foule). 
RAPPEL:
Ça (c'est vraiment toi) (avec "Juste Un Autre Genre")
RAPPEL2 :
Tu vas me manquer. 
Ravi et épuisés nous pensons rentrer vite-fait-bien-fait, mais c'était sans compter avec l'inexpérience de ce jeune festival ! Les centaines de voitures resteront fixées dans un parking complètement saturé ; un unique goulot de sortie était évidemment incapable de résorber une telle masse ! Près de deux heures après la fin du dernier concert nous étions encore à attendre dans nos voitures ! Le chaos total 

DIMANCHE 25 JUIN
 
Météo : Le soleil est toujours là même si des nuages parfois menaçant ont fait craindre le pire mais finalement pas d'orage ; un petit vent frais est venu opportunément balayer les inquiétudes !
 
Un public moins nombreux que la veille (quatre mille d'après l'orga) mais tout aussi bienveillant !
 
15h00 : THE RABEATS. Souvent, en évoquant les groupes d'hommage ("tribute band" comme disent les english) je me dis qu'il sera bien temps de les apprécier lorsque tous les dinosaures auront rendu l'âme. Je ne me sens donc pas enclin a priori à prêter une attention immédiate … Cependant, s'agissant des Beatles, il est clair que le sujet est hélas désormais d'actualité, même si Paul McCartney revient encore de temps en temps sur nos scènes.
 
Depuis quelques temps j'avais donc pour objectif de me rendre à un concert des Rabeats, réputés être fidèles à la copie. L'occasion de ce festival était trop belle pour enfin assister à la prestation de ces musiciens venus … d'Amiens.
 
Circonspect, je me presse dans les premiers rangs pour évaluer au mieux leur interprétation.
 
Bonne surprise, ils sont habillés des fringues excentriques liées à l'opus "Sgt Pepper's Lonely Hearts" qu'ils reprennent en majeure partie ! Autre bonne surprise, ils sont accompagnés d'un orchestre : cuivres (deux trompettes,  un trombone, un saxophone baryton) et cordes (violoncelles et violons) !
 
Eh bien très vite j'ai été pris au jeu ! La réplique est fidèle et on se surprend assez aisément à s'imaginer à l'époque. Un écran en fond de scène diffusait des images évocatrices des thèmes abordés dans un style bien entendu adéquat.
 
Je leur reprocherai cependant un manque de communication avec un public qui, après tout est comme eux ; des fans ravis de faire revivre cette époque ! De surcroît les quelques mots qu'ils nous adressent sont en anglais … bon je veux bien qu'ils assument jusqu'au bout leur rôle en nous faisant croire qu'ils sont bien les fab'four, m'enfin un peu de simplicité n'aurait fait de mal à personne… Une petite remarque style "vous aimez les Beatles ? ça tombe bien, nous aussi !" et zou nous étions emballés …
 
Mais bon, j'ai trouvé le tout bien sympa quand même et je me suis surpris à twister sur les titres du rappel !
Heavy metal thunder, quoi (mouahahaarf …)
 
 
 
PROGRAMME
 
Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band
With a Little Help From My Friends
Lucy in the Sky With Diamonds
Getting Better
Fixing a Hole
She's Leaving Home
Being for the Benefit of Mr. Kite!
Within You Without You
When I'm Sixty-Four
Lovely Rita
Good Morning Good Morning
Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band
A Day in the Life 
2ème partie : Magical Mystery Tour
Magical Mystery Tour
Strawberry Fields Forever
The Fool on the Hill
Blue Jay Way
Your Mother Should Know
I Am the Walrus
Hello, Goodbye
Penny Lane
Baby You're a Rich Man 
RAPPEL :
All You Need Is Love
Get Back.

 

 

16h45 : URIAH HEEP. La parenthèse nostalgie étant fermée, je recentre rapidement mon esprit sur le troisième motif originel de ma présence sur cette pelouse ! J'ai toujours aimé ce groupe que je n'ai pu voir que deux fois ; en 1983 (tournée Head First) et en 1985 (tournée Equator). Les sons voisins de Deep Purple ne sont pas étrangers à mon intérêt.
 
Je suis donc ravi quand je revois, après 32 années, Mick Box (70 ans, guitares, chœurs depuis 1969), seul survivant d'une évolution tourmentée. Entouré désormais de Phil Lanzon (67 ans, claviers, chœurs depuis 1986) et de l'excellent Bernie Shaw (61 ans, chant depuis 1986), ainsi que de Russell Gilbrook (53 ans, batterie depuis 2007) et de Davey Rimmer (basse depuis 2013).
 
Le plaisir est assez vite, mais temporairement, gâché par des problèmes techniques ; le chanteur est privé de retour dans ses oreillettes et de surcroit son micro rend l’âme ! Avec un flegme très britannique il va alors s'asseoir sur des enceintes latérales pour écouter ses complices jouer sans lui…
 
Quelques précieuses minutes perdues, mais heureusement les musiciens retrouvent leurs moyens, pour le plus grand plaisir du public. Il eut été bien dommage de se priver davantage du chanteur tant sa voix est excellente et parfaitement adaptée au style du groupe ! Mick Box excellent toujours lors de ses soli, il prend manifestement toujours beaucoup de plaisir sur scène. Il s'amuse encore de ses gestes énigmatiques qu'il dessine fréquemment sur son espace imaginaire.
 
Je connais moins bien le répertoire de Uriah Heep mais néanmoins les chansons sont captivantes et entrainent l'auditeur dans un tourbillon mélodique indéniable. Ils ne peuvent éviter l'emblématique titre "Easy Living" qui s'impose avec évidence.
 
Le concert terminé, les mines sont ravies ; y'a pas à dire c'est bien dans les vieux pots qu'on fait les meilleures confitures !

 

  
18h30 : THE BEACH BOYS. Ah !... s'il y a bien une prestation sur laquelle j'avais de gros doutes c'était bien celle-ci !! Voilà un groupe de musique pop américain formé en 1961, qui était constitué de deux frères qui sont morts depuis belle lurette (Carl et Dennis Wilson), d'un troisième (Brian) qui est à la retraite, d'un guitariste (Al Jardine) à la retraite également et d'un chanteur (Mike Love), dernier survivant d'une légende musicale ! Pas de quoi faire rêver a priori …
 
Et bien quelle erreur ! C'était sans compter sur l'âme des génies qui est encore parfaitement entretenue par Mike mais aussi par les deux retraités qui semblent avoir encore un regard sur la poursuite de l'aventure.
 
Il faut bien souligner que Mike s'est excellemment entouré de musiciens très talentueux pour interpréter parfaitement la succession de tubes qui défilent sur la scène à une allure folle ! 
Mike Love (76 ans, chant, tambourin) est accompagné d'une garde assez fidèle ; Bruce Johnston (75 ans, claviers et chœurs depuis 1965), Jeff Foskett (guitare rythmique, chant et choeurs depuis 1982), Tim Bonhomme (74 ans claviers depuis 1995), Scott Totten (guitare, chant et chœurs depuis 1999), Brian Eichenberger (basse, chœur depuis 2015), et Randy Leago (saxophones, flutes, harmonicas, percussion). John Cowsill (à la batterie depuis 2007) semble avoir été remplacé à la dernière minute par une mystérieuse femme (pas très conviviale, elle n'avait manifestement pas l'air ravie d'être là !).
 
J'abordais ce concert circonspect mais relativement bienveillant. Plutôt inquiet en voyant l'installation préalable de la scène ; des plantes tropicales sensées évoquer les plages californienne, et deux planches de surf. Lorsque le mini-film introductif insiste lourdement sur le passé glorieux du groupe, je commence vraiment à me demander si je ne vais pas pouvoir aller me payer une mousse bien fraiche, histoire de me dégourdir les jambes.
 
Heureusement, lorsque les musiciens s'expriment je comprends vite que nous n'avons pas à faire qu'à des pantins articulés à distance.
 
Amplifié par une sonorisation parfaite, nous retrouvons le son légendaire des Beach Boys. Le public ne s'y trompe pas et ne tarde pas à se dandiner de plaisir en réponse à cette succession de véritables tubes planétaires !
 
Un grand écran en fond de scène diffuse évidemment des photos et des films évoquant les jolies filles californiennes, les jolies voitures, les jolies vagues océaniques, les jolis surfeurs, les jolis … bref tout ce qu'il a de plus jolis en Californie (aucune image du clodo local, on le comprend volontiers, hein).
 
Le bonheur de réécouter tous ces titres d'anthologie est à peine tamisé par l'interprétation de deux titres dont le chanteur est mort, mais dont on entend la voix en bande-son et en images, le reste du groupe assurant sa partition (bah oui, quand-même !). L'hommage aux vénérables Frangins est compréhensif d'une certaine façon mais était-ce vraiment nécessaire ? L'hommage aux vénérables Frangins est compréhensif d'une certaine façon mais était-ce vraiment nécessaire ?
 
Toujours est-il que la multitude de titres est passée en 95 minutes avec un réel bonheur partagé trop vite fini ! Le final avec des invités anonymes dans une joyeuse pagaille fut également réjouissant (le guitariste hilare aidant une fille à faire semblant de jouer à sa place valait le coup d'œil)
 
Le soleil brille sur Tilloloy au propre comme au figuré !
 
 
 
PROGRAMME  
Surfin' Safari
Catch a Wave
Little Honda
Do It Again
Surfin' U.S.A.
Surfer Girl
 
Getcha Back
Good to My Baby
Darlin'
Kiss Me, Baby
You're So Good to Me
Dance, Dance, Dance
I Can Hear Music (reprise de The Ronettes)
When I Grow Up (to Be a Man)
Why Do Fools Fall in Love (reprise de Frankie Lymon & The Teenagers)
Ballad of Ole' Betsy
Don't Worry Baby
Little Deuce Coupe
409
Shut Down
I Get Around
California Dreamin' (reprise de The Mamas & the Papas)
California Girls
Then I Kissed Her
Sloop John B ([traditionel])
Wouldn't It Be Nice
Their Hearts Were Full of Spring (reprise de The Four Freshmen)
The Warmth of the Sun
God Only Knows
Pisces Brothers (chanson de Mike Love)
Summer in Paradise
Cotton Fields (reprise de Lead Belly)
Do You Wanna Dance? (reprise de Bobby Freeman)
Rock and Roll Music (reprise de Chuck Berry)
Help Me, Rhonda
Kokomo
Good Vibrations.
 
RAPPEL
 
Wild Honey
Barbara Ann (reprise de The Regents)
 
Fun, Fun, Fun.
 
20h15 : THE PRETENDERS. J'étais en Angleterre durant l'été 1979 lorsque ce groupe occupait les ondes radios. Nombre de mes co-stagiaires étaient rentrés en France avec le 33T dans leur valise ! Pour ma part, j'étais alors un peu sur la réserve mais cette musique est restée attachée à cette époque dans mon esprit. Cependant, 38 années après (eh oui, 38), à l'instar de mon a priori sur les Beach Boys et les Stranglers, je m'attendais à voir des has-been…
 
Encore une fois, je vais être bien heureusement surpris ! 
Chrissie Hynde (65 ans, chanteuse guitariste, harmonica et fondatrice en 1978) a encore de beaux restes, aussi bien physiques que musicaux ! Elle assure toujours autant son rang, avec une force tranquille qui inspire le respect ! Je parle de "force tranquille" car j'ai été observé sa rage intacte et authentique de rockeuse alterner avec sa décontraction lorsqu'elle s'adresse à son public. Elle ira jusqu'à relever (simulation ?) le numéro de téléphone d'un admirateur du premier rang et lui offrir son harmonica à la fin du concert ! J'imagine qu'elle est surtout heureuse de retrouver son public après avoir interrompu sa formation quelques années.
 
A part le seul survivant de l'origine, Martin Chambers (66 ans, batterie, chœurs, percussions depuis 1978), les autres ex-complices étant morts (James Honeyman-Scott et Peter Farndon) ou épuisés, elle est désormais entourée de James Walbourne (guitare, chœurs depuis 2008), Nick Wilkinson (basse depuis 2006), et Eric Heywood (claviers).
 
Le rock que nous délivre la Dame n'est pas de nature à me transcender particulièrement mais, une certaine part de nostalgie aidant, je me suis surpris assez souvent à subir quelques convulsions significatives. Les tubes de l'époque restent toujours efficaces à mes oreilles ainsi qu'à celles du public particulièrement réceptif ! Il est vrai que ce type de rock est assez fédérateur dans la mesure où il reste à la fois très mélodique et énergique. Et puis manifestement le gang des poils-gris étant majoritaire dans l'auditoire, le courant est bien passé !
 
Retour gagnant de la Dame de Fer, je lui souhaite encore beaucoup de succès !
 
PROGRAMME (à confirmer)
 
Holy Commotion
Gotta Wait
Alone
Message of Love
Hymn to Her
Kid
Don't Get Me Wrong
Stop Your Sobbing (reprise des The Kinks)
Night in My Veins
Back on the Chain Gang
I'll Stand by You
Tattooed Love Boys
Mystery Achievement
Brass in Pocket.

 

 

 

 

 

 

22h00 : MATMATAH. Tristan "Stan" Nihouarn (chant, guitares, harmonica, et flûtes) est le co-fondateur du groupe en 1995. Une inopportune séparation en 2008 a mis fin à l'ascension de ces potentiels successeurs de Noir Désir. Dommage, car pour les avoir vus ce 3 mai 2007 à la Cigale (tournée "Cerise"), il me semble qu'un public était prêt à le soutenir.
 
Le groupe, missionné pour clore les festivités, est désormais composé de Éric Digaire (basse, chant, guitare depuis 1995), Benoît "Scholl" Fournier (batterie, percussions depuis 2003), Emmanuel Baroux (guitare depuis 2016), et Julien Carton (claviers, chœur depuis 2017).
 
Il fait encore jour et le public semble avoir encore de l'énergie à donner. Ça tombe bien, moi aussi ! Une colonie de bretons agités (distinguée par ses drapeaux noir et blanc) semble occuper les premiers rangs ; ils pourraient être déçus car le groupe semble s'écarter de ce rock celtique de leurs débuts.
Certains s'en réjouissent, d'autres (comme moi) non.
 
En tout état de cause, leur musique évolue sur un rock moins folklorique que traditionnel, mais heureusement toujours francophone. Les textes français posent opportunément des mots sur les maux de sociétés, restent engagés sans être excessivement démagogues (l'engagement et le prosélytisme peuvent parfois être tentés par la démagogie).
 
Tout cela est très efficace en concert ; ça saute, ça se trémousse et ça chante à volonté ! Stan, avec sa voix si particulière communique bien ; il parvient à faire participer le public, même pour un titre du récent opus ! Matmatah promeut en effet "Plates coutures" le cinquième album studio sorti le 3 mars 2017.
 
L'ambiance ne demandait pas mieux que de perdurer une partie de la nuit mais étonnement le groupe ne jouera pas plus que 95 minutes, rappel compris. Ce qui est autant que les autres groupes de la journée, mais moins que la tête d'affiche de la veille… C'est donc un peu frustré quand-même que nous quittons les lieux.

 

 

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