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DANIEL BACCI InterviewSon voyage autour du monde et son amour de l'autre nourrissent l'univers musical de David Bacci,
lui conférant ce petit supplément d'âme et cette énergie communicative qui séduit le public. Ses apparitions sur scène sont autant de parenthèses ensoleillées saluées par des spectateurs conquis.
Haut-savoyard par sa mère, Corse par son père, David se lance dès l'adolescence dans une carrière musicale saluée par les critiques. Après un long break pendant lequel il part à la découverte de l'autre, il revient sur scène sous l'égide de Grégoire Colard en personne, qui fut l'attaché de presse de Michel Berger, France Gall ou encore Queen pour ne citer qu'eux.
Entretien intimiste et exclusif avec un chanteur humaniste qui évoque pour nous sa carrière, ses rencontres et ses projets...
(davidbacci.blogspot.fr)

 

«  Globe-Trotter  », titre phare de ton album éponyme, esquisse le portrait d'un chanteur cosmopolite. David Bacci, citoyen du monde, te reconnais-tu dans cette image  ?

Je m'y reconnais à travers ce voyage autour du monde que j'ai effectué pendant dix ans sur cinq continents, à la rencontre déjà de moi-même et de civilisations ou de cultures différentes. Je me considère comme citoyen du monde car j'ai acquis durant cette période une ouverture d'esprit qui m'a permis de comprendre l'autre et de l'accepter.
Le message que j'aimerais faire passer à travers Globe-Trotter, c'est justement que nous sommes tous citoyens du monde à travers l'entraide, le partage, l'écoute d'autrui. Dans cet album je parle beaucoup d'amour sous toutes ses formes, de rencontres sentimentales, amicales, étonnantes, que cette découverte du monde m'a permis de vivre. Je pense que cet amour fait la richesse de l'homme et permet de contenir les haines et les guerres.
Ce qui fait de moi un citoyen du monde c'est l'amour qu'on m'a donné et que j'ai envie de partager aujourd'hui avec un public grâce à la scène.



DANIEL BACCI InterviewTa passion de la musique t'a conduit très jeune vers le chant, à l'adolescence je crois  ?

J'avais 14 ans le jour où je me suis découvert une âme de chanteur. Un magicien réalisait une animation dans un supermarché de ma région en Haute-Savoie. Alors que je le regardais intensément, intrigué, celui-ci m'a appelé, sentant que je portais sur lui un regard différent des autres spectateurs. Il m'a montré quelques tours mais il a compris que j'étais surtout intéressé par l'aspect scénique plus que par la magie en elle-même. Il m'a alors demandé ce que j'aimerais faire artistiquement et j'ai répondu "chanteur", car depuis l'âge de 12-13 ans j'aimais chanter devant mon miroir une brosse à la main en me mettant dans la peau du personnage.

Il m'a présenté quelques jours plus tard à Michelle Rassat, auteur-compositeur de variété française qui m'a donné un titre à travailler. J'ai alors appris à chanter tout seul dans ma chambre, très mal au début. Et un jour que ma mère était en train de passer l'aspirateur, elle est entrée dans ma chambre, étonnée par la voix qu'elle venait d'entendre et qu'elle trouvait très belle. C'était la mienne.
C'est donc ce jour-là qu'est apparu mon timbre de voix, sur lequel bien sûr il fallait encore effectuer un gros travail de technique et de justesse. J'ai appelé immédiatement Michelle Rassat qui m'a donné des lignes directrices, j'ai fait ma première scène peu de temps après et tout a démarré...



DANIEL BACCI InterviewQuels souvenirs gardes-tu de cette première partie de ta carrière  ?

Pour ma première scène, j'ai participé à un concours présenté par Patrice Laffont lors d'une foire régionale. Je n'ai pas gagné car je manquais encore de technique vocale mais cela m'a permis de rencontrer des gens qui m'ont aidé à travailler ma voix.
J'ai alors commencé à faire plein de scènes. Au début je chantais sur bande orchestre, faute de moyens, puis j'ai commencé à me produire avec des musiciens, principalement des Suisses, vers l'âge de 16-17 ans. J'ai débuté également à cette époque les enregistrements en studio.
Ma notoriété grandissant, j'ai commencé à avoir une production et des managers qui me faisaient tourner. J'avais alors beaucoup de presse, des télévisions, suisses, italiennes, FR3...
Mais je me suis rapidement aperçu que certaines personnes gravitant autour de moi profitaient de ma notoriété et de mon argent dont je ne voyais jamais la couleur. J'en suis venu à me dégouter profondément de ce métier et, mes études se terminant, j'ai pris la décision de tout arrêter pour partir à l'étranger. Je suis alors entré dans une agence de voyages où j'ai pris un billet sans retour vers une destination lointaine que je ne connaissais pas...



DANIEL BACCI InterviewVient alors ce départ vers l'inconnu, avec ton sac à dos pour seul compagnon...

Et ce besoin d'intégrité, de sincérité, cette envie de passer à autre chose... C'est en partant que je suis allé retrouver un fond d'âme, une vérité. Ca a duré dix ans.
Le voyage à cette époque était plus accessible, les gens très accueillants. J'ai vécu des rencontres extraordinaires comme en Tunisie par exemple où je suis tombé amoureux d'une famille très pauvre qui vivait dans 20 m². Je les ai aidés à construire des choses dans leur vie, je leur ai apporté de l'amour. L'entraide est une force.

 

Ta rencontre avec Grégoire Colard, quelque temps après ton retour en France, a été déterminante pour un nouveau départ musical.

A mon retour en France, je suis tout d'abord retourné chez mes parents en Haute-Savoie avant de prendre la décision de venir à Paris, une ville cosmopolite où l'on voyage au quotidien dans des quartiers très différents. Je suis arrivé avec peu d'argent en poche, toujours avec mon sac à dos, habitant chez l'un chez l'autre. J'avais envie de découvrir la capitale, pas de revenir vers la musique.
Et puis un soir je suis sorti prendre un verre avec un ami dans un karaoké où était organisé un concours. Mon pote a insisté pour qu'on participe et j'ai gagné le 1er prix. Vartoch', qui faisait partie du jury, m'a alors proposé de participer aux Eurovartovisions, une parodie sur l'Eurovision qu'il organise chaque année. C'était un spectacle drôle, parodique, pendant lequel j'ai repris une chanson de Patrick Fiori, "Mama Corsica".
Le jury était composé de gens très connus du métier, Marie Myriam, Jean-Paul Gaultier, Grégoire Colard... Ma prestation n'a d'ailleurs pas été excellente, après plus de dix ans sans chanter.

DANIEL BACCI InterviewEn sortant de scène j'ai rencontré plusieurs personnes dont Almande Altaï, très charmante, et Grégoire Colard, une personne très sympathique. Il m'a tout de suite attiré humainement, sa personnalité m'interpelait. On s'est revu par la suite et Grégoire a appris à me découvrir. J'ignorais qui il était réellement jusqu'au moment où il m'a demandé de l'accompagner à une soirée où n'étaient présentes que des stars. J'ai alors réalisé qu'il était un "gourou" du showbiz, connu de tous.
Quelque temps plus tard je lui ai parlé de la première partie de ma carrière et Grégoire m'a écrit un texte intitulé "Si cette fois-ci", que j'ai adoré et dans lequel je me suis totalement reconnu. On a alors commencé à travailler cette chanson en studio avec un compositeur Lyonnais, Richard Tolly. Et je retiendrai toujours cet instant où, au sortir du studio après avoir enregistré, Grégoire m'a dit : "David, tu es un chanteur". Quand un homme comme Grégoire Colard, qui s'est occupé de Michel Berger et France Gall pendant 16 ans, de Queen, de Gainsbourg, d'Higelin, de Barbara, etc... te dit ça, alors tu te poses des questions. A cet instant, j'ai repensé carrière musicale...



Tu as tout d'abord sorti un album intitulé Globe-Trotter que j'évoquais plus haut...

Cet album est né du travail de trois personnes essentielles : Grégoire Colard, Florian Rossi, qui est aujourd'hui l'un des quatre musiciens de Stromae, et Richard Tolly. J'ai également co-écrit certains des textes.
Dès la sortie de l'album en octobre 2012, j'ai recommencé à faire plein de scènes, notamment grâce à Grégoire qui a effectué un énorme travail.



En plus d'être ton producteur, Grégoire Colard a composé également de très belles paroles pour certains de tes titres...

J'ai lié avec Grégoire de très forts liens d'amitié. J'ai besoin de travailler "en famille", de sentir les gens qui sont autour de moi. Grégoire est exceptionnel car il a su m'écouter et retranscrire mes propres sentiments. Il possède cette force qui lui permet de déceler des choses chez les autres et de les mettre en mots.
J'ai écrit certains titres également, comme "Moussa" ou encore "Etre à flot" dans lequel je fais passer un message secret à une personne que j'ai aimée et qui ne pourra pas se reconnaitre. J'ai aussi composé le refrain de "Globe-Trotter".



DANIEL BACCI InterviewParmi les thématiques abordées dans tes chansons, l'amour et les relations humaines en général occupent une place importante...

En raison du titre, Globe-trotter, les gens peuvent s'attendre à des morceaux dans lesquels je vais uniquement parler de voyages. J'en parle certes mais de manière moins spécifique. Le but était avant tout d'exprimer les sentiments que j'éprouve au fond de moi, de partager des choses vécues en amour avec un grand A, d'évoquer l'espoir, le malheur, les paysages magnifiques... Je parle beaucoup de sentiments, de relations, de belles rencontres...



Certains de tes titres justement sont autant de rencontres avec des personnes que tu as croisées sur ta route, je pense notamment au très émouvant «  Moussa  »...

Lorsque j'étais au Sénégal,, sur l'île de Gorée, j'allais tous les jours sur un ponton où tous les gamins venaient me voir. C'est là que j'ai rencontré Moussa, un garçon d'une dizaine d'années qui était atteint de la polio, une maladie malheureusement assez courante dans ce pays.  Il ne pouvait pas marcher et devait avancer en rampant et en tirant sur ses bras.
Mais ce gamin avait un tel sourire, un tel dynamisme qu'il vous donnait de la joie et de l'espoir au quotidien. Il avait une telle maturité malgré son jeune âge qu'on venait se confier à lui. C'était le petit chef du clan des enfants, respecté même par les adultes.

Nous nous sommes liés d'amitié, je l'adorais, et un jour Moussa m'a dit : "David, j'ai un service à te demander. J'ai envie de nager aujourd'hui mais je ne le peux pas. Il faudrait que je m'accroche sur ton dos et que tu deviennes mon corps, mes membres, pour que tu puisses nager pour moi."
J'ai bien sûr accepté, il s'est accroché à moi et nous nous sommes retrouvés seuls au milieu de l'eau. Pour me remercier, il me chantait pendant que je nageais une chanson de Youssou N'Dour et Neneh Cherry, "Seven seconds". J'ai vécu à cet instant un moment d'une force humaine qui m'a marqué à jamais, qui m'a donné de l'espoir. Cet enfant m'a apporté ce que j'étais allé chercher pendant mon voyage autour du monde. C'est devenu l'un des moments forts de ma vie. 



DANIEL BACCI InterviewPlus récemment est paru un CD deux titres sur lequel on retrouve «  Je perds mon temps  » et «  Arrêtez le temps  »...

Toutes les compositions que j'interprète parlent de mon vécu, aussi bien de mes voyages que du quotidien. C'est vrai que la notion de temps est très présente sur cet EP, non parce que j'ai peur de vieillir ou de disparaitre, mais par crainte de ne pas pouvoir aller au bout des choses dont j'ai envie.

"Je perds mon temps" parle d'une histoire d'amour que j'ai vécue en Argentine. J'éprouvais des sentiments très forts pour une personne qui elle m'aimait différemment. Nous n'étions pas sur la même voie, notre relation ne pouvait donc pas fonctionner. Une relation amoureuse nécessite une cohésion entre deux personnes, les mêmes sentiments, la même complicité, l'envie de se voir... Précisément ce qui manquait dans ce cas et voilà pourquoi je perdais mon temps.
Le titre a très bien été reçu par le public et le clip a été diffusé par plusieurs chaines de télévision dont D17, BDM, IDF1 et 2M au Maroc. Je me mets d'ailleurs à nu dans ce clip, dans tous les sens du terme, devant la femme que j'aime, qui elle reste habillée. Ca a un vrai sens pour moi dans cette histoire. Je me mets à nu devant une femme qui ne m'aime pas comme je suis.

"Arrêter le temps" évoque aussi une histoire d'amour, mais positive celle-là, puisque je parle de bonheur. Lorsqu'on aime, on n'a pas envie que ça change, on voudrait pouvoir figer ce moment-là pour qu'il dure. Le jour où vous vivrez ce moment de bonheur, pensez à cette chanson et vous le vivrez encore plus intensément.
Le public a adoré ce titre dès la première fois où je l'ai interprété sur scène, alors même que le disque n'était pas encore sorti. Musicalement c'est une chanson plutôt Pop Rock, avec des sonorités un peu anglaises tout en restant Pop française. Il est d'ailleurs extrêmement bien reçu par les radios dont certaines le considèrent comme un tube en puissance.



DANIEL BACCI InterviewTu emploies souvent le terme «  partage  », c'est une notion importante pour toi  ?

Très importante, je pense que ma vie s'est construite autour du partage grâce auquel on peut trouver une certaine intégrité, une certaine sincérité. J'en parle souvent sur scène, c'est vrai, car j'ai envie que les gens qui viennent me voir passent un bon moment et le vivent ensemble.
J'ai en mémoire un concert que j'ai donné pour une association à Saint-Loubès, près de Bordeaux. 700 personnes qui ne me connaissaient pas ont chanté en choeur le refrain de "Globe-Trotter". J'ai regardé mes musiciens et je les ai sentis heureux également. J'ai vu le regard de Grégoire et des organisateurs pétiller. C'était magique, j'étais en plein partage avec toute la salle.



Quel est ton rapport avec le public qui te suit ?

J'entretiens la relation avec les gens qui me suivent car ce sont des personnes qui croient en moi, qui comprennent ma musique. J'essaie parfois de leur faire plaisir en allant parler ou prendre un café avec eux. Certains d'entre eux viennent de très loin pour me voir, alors je me dois d'être à leur écoute.
Parfois je peux leur consacrer des moments de ma vie privée. L'été dernier, la maman d'une de mes fans de 12 ans, Océane, m'a demandé si je pouvais passer sur leur lieu de vacances pour faire une surprise à sa fille. Grégoire m'a accompagné et nous avons passé la soirée tous ensemble. J'avais envie de faire plaisir à Océane et nous avons tous partagé un moment fort.

 

DANIEL BACCI InterviewCôté projets, je crois savoir que tu travailles actuellement sur de nouveaux titres. Un moment propice à de nouvelles expérimentations  ?

J'ai vraiment envie de partir dans la pop électro car cette musique m'interpelle. Je trouve que ces sons actuels parlent à tout le monde. Je travaille avec un nouveau compositeur afro-américain qui s'appelle Danny Brown, un mec exceptionnel. En fait, j'ai envie de faire bouger les gens, de les faire danser et je pense que l'électro va me le permettre. Une chose est sûre, un nouveau son David Bacci arrive.
Pour le moment, on travaille en studio sur un nouveau projet, qui sera soit un EP soit un album. D'autres chansons sont également en préparation avec Grégoire Colard, dont une qui aborde le thème des femmes battues et une autre qui parle de musique et de voyage.



Un dernier mot pour nos lecteurs ?

Une phrase très importante pour moi et qui représente toute ma vie : "La musique est un voyage, le voyage est une musique".



Merci David pour nous avoir accueilli dans ton univers musical et à très bientôt
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


 
 
 
 
 
 
 
 
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