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ZOUILLE & HANTSONA l'occasion de la sortie prévue dans les bacs le 19 Octobre de l'album ZOUILLE & HANTSON,

qui réunit ZOUILLE alias CHRISTIAN AUGUSTIN ex-chanteur de SORTILEGE et RENAUD HANTSON chanteur leader de SATAN JOKERS et FURIOUS ZOO, eux-mêmes entourés par MICHAEL ZURITA (SATAN JOKERS, FURIOUS ZOO, HANTSON solo) et PASCAL MULOT (SATAN JOKERS), Christian a eu la gentillesse de décrocher son téléphone et m'accorder une interview à propos de ce projet et de l'amitié qui le lie à Renaud. Voici ce que j'en ai retenu....

 

RM : Christian, peux-tu pour les plus jeunes internautes de notre site, revenir sur l'épopée SORTILEGE ? Quels souvenirs en gardes-tu ?

 

Z : L'aventure SORTILEGE a commencé pour moi quand j'ai répondu à une annonce parue dans le magazine BEST à propos d'un groupe de Hard-Rock qui recherchait un chanteur. Je me suis rendu à une audition qui à la base ne devait durer qu'une ½ heure. En fait cette audition s'est transformée en gigantesque bœuf de 4 heures. Entre STEPHANE DUMONT le guitariste et moi-même, on a tout de suite accroché. Puis tout s'est passé très vite, nous avons assuré deux soirs de suite la 1ère partie de DEF LEPPARD. A l'époque, on se demandait comment le public allait réagir devant un groupe Français et cela s'est formidablement passé. Nous avons ensuite enregistré notre 1er Ep. Très rapidement, nous nous sommes tournés vers l'Allemagne où nous avons réalisé nos 2 albums suivants Métamorphose et Larmes De Héros.

 

ZOUILLE & HANTSONRM : En 1986, le groupe annonce son split. A l'époque est-ce le fait du désœuvrement du public Français qui reprochait la direction musicale trop mélodique de l'album Larmes De Héros ?

 

Z : Non, pas vraiment, pour ma part, je suis quelqu'un qui avance de façon imperméable aux critiques. A l'époque, je voulais accentuer le côté mélodique avec plus de chœurs, des claviers et glisser vers une musique plus progressive. Quand aujourd'hui, j'écoute un groupe comme DREAM THEATER que j'ai découvert il y a 6 mois , je me dis que c'est exactement ce que j'aurais voulu faire.

 

RM : As-tu gardé des contacts avec les autres membres de SORTILEGE ?

 

Z : Non la vie nous a séparé. J'ai revu une fois Didier «Dem» Demajean le guitariste et quelques fois Bob «Snake» Dumont le batteur qui m'a proposé de remonter un truc ensemble mais cela ne collait pas au niveau des compos.

 

RM : D'où te viens ce surnom Zouille ?

 

Z : Ce surnom m'a été donné par ma famille. Je ne connais pas sa signification... Un jour j'ai appelé ma mère au téléphone et je lui ai dit : «C'est Zouille !» Les membres de SORTILEGE m'ont entendu et m'ont charrié et ils ont continué à m'appeler ainsi, depuis c'est resté.

 

RM : Au niveau vocal, quels sont les chanteurs qui t'ont le plus influencé ?

 

ZOUILLE & HANTSONZ : J'ai eu un premier choc quand j'ai vu le groupe LES VARIATIONS (Ndlr: groupe de Hard Français des années 70), le chanteur JOE LEBB m'a totalement fasciné. Mais le vrai déclic, c'est quand j'ai écouté URIAH HEEP avec DAVID BYRON. J'ai su que je voulais être chanteur et le style de HURIAH HEEP avec ses claviers et son orgue était vraiment ce que j'aurais voulu faire.

 

RM : Qu'est-ce qu'il s'est passé après SORTILEGE ?

 

Z : J'ai joué dans un groupe Fm appelé SQUATTER mais ce n'est pas allé très loin. Puis j'ai chanté sur le 1er album de FURIOSO en 1992 (Ndlr : qui deviendra plus tard FURIOUS ZOO) avec Renaud Hantson. A l'époque c'est un projet sur lequel je fondais beaucoup d'espoir.

 

RM : Puisque tu me parles de Renaud, peux-tu m'en dire plus sur votre amitié et sur ce qui vous rapproche ?

 

Z : Avec Renaud, c'est une belle amitié qui remonte à très longtemps. A l'époque il était coutume de dire que les groupes de Hard Français se détestaient entre eux. Ce n'est pas vrai, tout cela, cette petite guerre, était orchestrée par nos managers. Un soir lors d'une tournée avec SORTILEGE, SATAN JOKERS et ATTENTAT ROCK, nous nous sommes retrouvés face à une petite poignée de fans seulement (Ndlr : Renaud en parle dans son livre Poudre Aux Yeux édité par Pygmalion) et là nous nous sommes tous dit qu'il fallait qu'on arrête de se la péter. Lors du dîner ce soir là, Renaud est venu vers moi car ce qu'il apprécie le plus chez les gens c'est le talent. Il déteste la médiocrité. Nous avons parlé de musique bien sûr mais aussi de plein d'autres choses que nous avions en commun. Renaud avait à l'époque une réputation de mec arrogant, prétentieux (Ndlr : Renaud a malheureusement encore cette fausse réputation qui lui colle à la peau). C'est vrai qu'il est un peu grande gueule mais c'est quelqu'un qui a conscience de sa valeur, de ses défauts. Il met toujours en avant ses qualités. Si tu voyais à quel point il est d'une exigence terrifiante vis à vis de lui-même, c'est inimaginable. C'est pour cela que parfois il a des coups de gueule avec certaines personnes. Mais Renaud, il est comme cela, un peu brut de décoffrage. Une de ces autres qualités, c'est son opiniâtreté, il va toujours au bout des choses. Son bouquin sorti cette année, cela faisait longtemps qu'il m'en parlait. Renaud c'est une vraie locomotive, il t'emmène avec lui.

 

RM : A propos de toi, Renaud te décris comme un animal difficile à apprivoiser, quelqu'un de très mystique, voire ésotérique. Qu'en est-il vraiment ?

 

Z : (Rires)...C'est vrai que je suis souvent perché, là-haut dans les étoiles. Je crois en un tas de choses, à la vie après la mort, en Dieu mais pas en un Dieu tout puissant. Je fais attention à plein de choses qui peuvent échapper au commun des mortels. Je suis, et Renaud a raison, quelqu'un de mystique. D'ailleurs quand je pars dans un de mes délires en présence de Renaud, il me chambre toujours (rires).

 

RM : Cela explique peut-être tes textes, qui à l'époque étaient plutôt mystérieux. D'où te venait ton inspiration ?

 

ZOUILLE & HANTSONZ : Pour écrire, je me glissais au fond de mon lit dans le noir avec un papier et un crayon et j'attendais. Les mots me venaient comme çà, un peu comme des flashs. Même aujourd'hui, je suis le 1er surpris quand je relis mes textes. Que ce soit Quand Un Aveugle Rêve, La Huitième Couleur De L'Arc-En-Ciel, Civilisation Perdue, je me demande où je suis allé chercher tout çà.

 

RM : En ce qui concerne l'album, qui en a eu l'idée ?

 

Z : L'album au départ n'était pas une priorité pour moi, l'idée était de Renaud. Il voulait absolument que je laisse une trace dans le paysage musical. Il voulait me rendre un dernier hommage.

 

RM : Le choix des titres a-t-il été facile ?

 

Z : Oui, les titres ont été choisis par Renaud et moi.

 

RM : Comment s'est passé l'enregistrement ?

 

Z : Tout d'abord Renaud, Michaël et Pascal ont fait un boulot de dingues. Ils ont tout retranscris, enregistré en une semaine. Quand j'ai écouté les versions instrumentales qu'ils avaient réalisées, au départ j'ai eu du mal car c'était complètement différent des versions originales. C'était beaucoup plus carré, plus efficace. Renaud m'a démontré la différence entre ce que je faisais avec SORTILEGE et ce que lui voulait faire. Il est évident qu'à l'époque de SORTILEGE tout n'était pas carré et cela m'obligeait au niveau vocal de faire tout un tas d'acrobaties.

 

RM : Au niveau de ton chant Renaud t'a-t-il conseillé ?

 

Z : Non, pas vraiment, quand je suis arrivé pour enregistrer mes parties vocales, Renaud m'a dit : «Chante, lâche-toi !» J'ai fait la plupart des titres rapidement en peu de prises en 2 jours. Ma pratique du Gospel m'a beaucoup aidé. Si j'avais eu plus de temps, j'aurais aimé rajouter des chœurs, revenir sur quelques prises. Je me suis régalé à chanter sur de telles versions, un peu comme sur du velours. Les musiciens de SORTILEGE n'étaient pas des musiciens hors pair comme Renaud, Pascal et Michaël. J'ai l'impression d'être passé d'une 4 L à une ROLLS ROYCE (rires).

 

ZOUILLE & HANTSONRM : Ta façon de chanter a évolué, il y a moins de gimmicks, était-ce voulu ?

 

Z : Oui, absolument, mis à part le fait que j'ai perdu un peu d'amplitude, je voulais aller à l'essentiel, éviter les fioritures.

 

RM : Es-tu globalement satisfait de cet album qui est en quelque sorte ton testament ?

 

Z : Oui, tout à fait. Je voulais d'ailleurs appeler ce disque Testament ou Hommage mais Renaud n'a pas voulu (rires). Je voulais comme je l'ai indiqué sur le livret rendre hommage à mes fans qui m'ont suivi pendant toutes ces années et qui continuent à me suivre. C'est un peu ma marque d'amour et de remerciement pour eux.

 

RM : En tant que fan, je te remercie de tout mon cœur pour ta voix, ta musique et toutes ces belles années.

 

Z : Merci à toi et à RockMeeting.

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ZOUILLE & HANTSON : Interview CHRISTIAN «ZOUILLE» AUGUSTIN - 2.8 out of 5 based on 4 votes