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A l’occasion de la promotion de l’album Psychiatric (actuellement dans les bacs), Renaud Hantson et le Docteur Laurent Karila nous ont fait l’amitié de répondre à une interview croisée où il est question de musique, d’écriture et de folie.

RockMeeting :  Laurent, comment t’es venue l’idée des textes de l’album Psychiatric ?

Laurent Karila : Après AddictionS, explorer les maladies mentales était une piste de travail intéressante. Renaud et moi en parlions souvent au téléphone. Le processus une fois enclenché, j’ai pensé à une structure de type manuel sur les maladies psychiatriques qui pourrait être aisément articulée en musique. Chaque chanson part du malade et/ou de son observateur. L’auditeur peut se retrouver dans certaines sections des chansons (Obsession, Panique hystérique, Fracture morale…) voire dans des chansons entières (Persécuteur désigné, Psychodéréglé…) ! Quoi de mieux que parler de maladies mentales avec cette dream team orchestrée par Renaud qui met tout en mélodie et en musique avec Mike Zurita, Pascal Mulot et Aurel. 

RockMeeting :  Renaud, comment as-tu accueilli l’idée et les textes de l’album Psychiatric concoctés pour la plupart par LAURENT KARILA ?

Renaud Hantson : Renouveler mon travail avec le Docteur Laurent Karila était une évidence. J’ai arrêté les séances de thérapie avec lui mais il n’était pas question que nous perdions pour autant le contact créatif qui nous unit également. Nous avons cherché une nouvelle idée pour retravailler ensemble pour un album de Satan Jokers. Faire un concept-album sur les maladies psychiatriques est venu tout simplement.

RM : As-tu une méthode de travail pour l’écriture de ces textes ? Peux-tu nous en parler ?


Laurent Karila :
J’ai utilisé la même méthode de travail que sur AddictionS. Je pense à une track list que j’envoie à Renaud. Il me calme toujours un peu sur le nombre de titres. Je fais tout avec ma tablette et mon Smartphone qui sont synchronisés… Je peux bosser partout comme ça (entre 2 consultations, au lit, dans le métro, pendant une réunion…). Les 12 titres représentent différentes maladies. Dès que je sens des mots, des phrases, je pars du titre qui a un thème central et je déroule l’histoire d’un trait. Les retouches sont faites dans un second temps. Renaud est intervenu sur 4 titres. Pour Psychiatric, beaucoup de termes médicaux ont été utilisés dans les chansons. Cette sémiologie sonne rock finalement !

RM : Les textes de Laurent comportent des mots très techniques, est-ce qu’au niveau du placement de ta voix cela demande des aménagements particuliers ? Si oui, peux-tu nous expliquer ce que cela change ?


Renaud Hantson :
Il a été très compliqué en effet d’arriver à chanter les termes les plus médicaux que Laurent a utilisés sur cet album mais je suis un rythmicien, étant batteur à la base, et pour moi c’était justement un exercice de style assez intéressant que d’arriver à faire passer le plus naturellement possible vocalement et mélodiquement des mots totalement inchantables !

RM : En combien de temps a été mis en boite Psychiatric ?


Renaud Hantson :
J’avais quelques titres dans mes tiroirs. Mike et Pascal en ont préparé également quelques uns chacun de leur côté et ils ont aussi fait deux ou trois séances de travail ensemble. Mon boulot a été de choisir les climats musicaux qui correspondaient le plus en fonction des textes et de faire les mélodies. Je dirais que c’est un travail qui nous a pris un mois d’écriture et comme d’habitude des séances d’enregistrement chez Mike et Pascal dans leur home studio. Mes voix ont été enregistrées en deux après-midis dans le studio de mon local de répétitions. Aurel a fait toutes ses parties de batterie en une très grosse journée d’enregistrement en studio. C’est à nouveau Anthony Arconte, mon fidèle ingénieur du son, qui a mixé en une douzaine de jours ce nouvel album produit par Laurent et moi. 

RM : Est-ce que la musique peut-être une thérapie ? Dans quels cas précis ?

Laurent Karila : Oui cela peut être une forme de thérapie dans de nombreuses maladies mentales mais aussi organiques. Elle s’inscrit dans ce que l’on appelle l’art thérapie où les patients expriment leur souffrance à travers l’écriture ou la composition. La musique aide mais il ne faut pas méconnaitre l’importance de la combinaison des traitements médicamenteux, de la psychothérapie, des groupes de parole dans les maladies psychiatriques ou addictives.

RM : L’écriture de tes livres te sert de thérapie, maintenant que tu as fini de les écrire, quelle sera la prochaine étape de ta thérapie ?


Renaud Hantson : Je n’en ai pas la moindre idée. C’est une question à laquelle je ne peux pas répondre. Cela me motive au plus haut point d’essayer de faire bénéficier de mon expérience les personnes que cela pourrait intéresser. Ecrire Homme à failles, mon deuxième livre (qui sort en mars aux Editions du Préau), a été comme un exorcisme car je vais beaucoup plus loin dans des confidences très personnelles et assez orientées sous la ceinture. Je n’ai jamais craint le jugement des autres. Il était pour moi nécessaire de sortir ce que j’avais de plus glauque et d’aller puiser dans des souvenirs qu’en général aucun artiste n’oserait dévoiler. Ce n’est pas de l’exhibitionnisme, c’est plutôt un exutoire et une thérapie.

RM : De l’album Addictions à l’album Psychiatric, il n’y a qu’un pas. L’addiction peut-elle mener à la folie ?


Laurent Karila :
C’est la suite logique en terme d’album, tu as raison. Ce dyptique addicto-psychiatrique a un sens mais ce n’est pas la suite de l’histoire du protagoniste d’AddictionS. Les addicts souffrent pour l’immense majorité de troubles psychiatriques. Les études menées en ce sens mettent en avant surtout la dépression (Fracture morale), le risque suicidaire (Suicide), la présence de troubles anxieux (Obsession, Phobies, Panique hystérique…).

RM : Pendant ta période addictive as-tu eu peur de sombrer dans la paranoïa, voire la folie ?


Renaud Hantson :
C’est curieux que tu utilises ces deux termes car il y a deux très gros paragraphes dessus dans l’abécédaire qu’est mon nouveau livre, le premier s’intitule « Paranoïa » et évoque des souvenirs très intenses pour moi de crises de paranoïa aiguës que j’ai vécues à cause de cette addiction passée, le deuxième est sur la folie que j’ai étayé grâce à la discussion avec deux amies travaillant dans le milieu psychiatrique.

RM : Peut-on dire que ta rencontre avec Laurent a agi comme une drogue sur ta créativité, t’apportant son lot d’adrénaline, de sensations fortes ?


Renaud Hantson :
Ma créativité a toujours été très forte. Laurent n’agit pas du tout comme une drogue sur ma créativité. Il est comme moi, il va très vite dans le travail et est très efficace. Je pense que je me noie actuellement dans le travail, l’enregistrement et la sortie de divers albums car j’ai peur du temps qui passe, le marché du disque est en perdition et je crains qu’un jour ce petit objet que nous apprécions tant, qui du vinyle est déjà passé au format CD, pourrait ne plus exister, or je suis un fan absolu des disques et de ce qu’ils représentent. Je décortique le moindre détail de chaque pochette et aime savoir qui a fait quoi. Je vis donc une lutte contre la montre avec ma créativité en essayant de laisser le plus possible une trace de mon passage dans le monde de la musique et dans le marché du disque, même s’il est condamné peut-être à disparaitre. 

RM : Que représente ton travail artistique avec SJ par rapport à ton travail de psychiatre addictologue ?

Laurent Karila : Un rêve de gosse, moi qui suis fan de hard rock et de métal ! Je suis un passionné et un workaholic puisqu’en parallèle, je sors un livre grand public ACCRO (Eds Flammarion) le 13 février qui traitera des addictions au sexe, à Facebook, aux jeux…, un livre de psychiatrie pour les étudiants en médecine et un livre sur les addictions pour les professionnels (tu as reçu ce dernier d’ailleurs !). Ce travail artistique s’intègre maintenant dans mon activité de médecin, d’enseignant, de chercheur, de rédacteur d’ouvrages pro et grand public. Avoir de nombreuses activités est un bon rempart à quelque chose chez les angoissés…

RM : Le titre Suicide parle d’un sujet difficile. Le suicide peut-il être parfois l’issue fatale à certains troubles psychologiques décrits tout au long de l’album Psychiatric ?


Laurent Karila : Suicide
est l’une de mes chansons préférées. J’ai écrit ce texte à partir de recommandations professionnelles nationales que l’on utilise en pratique clinique. Ce thème a beaucoup été utilisé dans le hard rock (Metallica, Ozzy, Slayer…) mais jamais comme il a été abordé ici. Les termes utilisés sont chantés à la perfection par Renaud. Il faut avouer que le passage « section carotide, section fémorale, barillet une balle » me donne la chair de poule à chaque fois. Le suicide est une issue fatale dans de nombreuses maladies comme la dépression, la schizophrénie, certains délires ou les addictions. Nous venons de publier un travail à l’université qui montre que les 2 substances qui induisent le plus de suicides sont l’alcool et la cocaïne !

RM : Que t’inspire un texte comme Suicide ? Dans tes heures les plus sombres, l’idée même du suicide t’a-t-elle effleuré ?

Renaud Hantson : Cela ne m’évoque rien du tout ! Comme je le dis dans mon premier livre Poudre aux Yeux, j’ai toujours pensé que le suicide était un acte définitif à une situation qui peut n’être que passagère. Par contre, j’ai en effet très peur de la maladie ou du vieillissement et l’idée pourrait m’effleurer éventuellement si mes années à venir devenaient plus dures à vivre.

RM : Tu coproduis à nouveau cet album de SJ. En quoi consiste ton rôle en termes de production ?


Laurent Karila :
Renaud s’occupe de l’aspect musical. J’ai plus un rôle de producteur exécutif comme Gene Simmons (mon modèle) sur certains albums de Kiss, je co-finance l’album et la promotion de celui-ci…Il faut toujours défendre ses bébés à fond.

RM : Coproduire Psychiatric à nouveau avec Laurent était-ce une évidence pour toi ?


Renaud Hantson :
Je m’occupe de la production artistique du disque. Laurent m’aide simplement à financer les projets que nous avons en commun comme l’aurait fait à une époque un producteur exécutif. Peter Grant aidait Jimmy Page à produire financièrement les albums de Led Zeppelin mais n’interférait pas dans la conception sonore et la réalisation artistique, si je puis me permettre un parallèle plutôt flatteur et présomptueux qui laissera à nouveau croire à certains que Satan Jokers est un groupe « mégalo » !!!...

RM : Quel est ton instrument préféré et pourquoi ?


Laurent Karila :
La guitare électrique. Les Gibson (Les Paul, Thunderbird et Flying V) surtout. La guitare représente la musique que j’aime. J’en ai joué régulièrement de 11 à 20 ans. Après, la médecine a pris le dessus. Mon fils Noé, 7ans, prend des cours de guitare avec Max2 de Black Rain et j’ai repris la guitare avec lui mais uniquement pour le fun…On s’éclate sur des chansons d’ACDC, Kiss, Deep Purple, U2…

RM : Pourquoi avoir choisi le titre Panique Hystérique pour te mettre à la batterie ?


Renaud Hantson :
Parce qu’Aurel avait tellement structuré des parties de batterie extraordinaires et complètement en phase avec ce que nous avions préparé Pascal Mulot, Michael Zurita et moi-même que c’était un plaisir de le voir enregistrer les chansons en studio. Je devais initialement jouer trois titres à la batterie, je n’ai joué en fait qu’une de mes chansons personnelles assez simple qui était une ballade bluesy écrite dans les années 80 et destinée au quatrième album de Satan Jokers qui n’aura jamais vu le jour avec son premier line-up.

RM : Le Rock a de nombreuses figures emblématiques un peu déjantées comme IGGY POP, OZZY OSBOURNE, ALICE COOPER ou JIM MORRISON. Est-ce que le Rock rend dingue ou est-ce juste une image voulue, travaillée ?

Laurent Karila : Dans le rock mais également dans de nombreux autres domaines artistiques, plusieurs choses existent mais une dominante tempéramentale commune est présente : le narcissisme. Certains ont un ego démesuré dès leur naissance, d’autres le gèrent et en jouent et d’autres explosent en plein vol du succès quelle que soit l’intensité ! Beaucoup d’artistes ont des problèmes de personnalité, voire des petits problèmes psychologiques, utilisent les substances pour soit disant créer (ce qui est faux, les substances sont un leurre créatif) et expriment leur névrose via leur art. La névrose peut être un bon remède pour créer et produire des choses, cela devient un facteur limitant dès que l’artiste est embourbé dans des complications comme des dépressions graves ou des addictions sévères...Bon, j’arrête de parler comme un psychiatre, les artistes que tu cites avaient un ou plusieurs problèmes au préalable ou au cours de leur carrière, je ne pense pas que ce soit une image voulue en dehors du côté « spectacle » donnée en apparence.

Renaud Hantson : Certains artistes travaillent définitivement cette image de décadence, de rébellion ou de toxicomanie parce que c’est un peu leur fond de commerce. Je ne fais pas partie de ceux-là et ne suis pas fier de mes années de fuite en avant ou de la difficulté que j’ai eue à y mettre un terme ni des nombreux faux-pas et rechutes dont j’ose parler dans mon nouveau livre. Si je peux plutôt mettre en garde les générations futures contre les dangers d’une addiction quelle qu’elle soit, ce sera une grande fierté. Je ne cherche surtout pas à dire que se défoncer la tronche et baiser quatre jours non-stop sans dormir comme je l’ai fait par le passé est l’aboutissement d’une existence car ça n’est pas le cas.

RM : Aujourd’hui dans votre  métier, quelle est votre plus grande motivation ?

Laurent Karila : J’en ai 2 : Guérir les patients et former les étudiants en médecine à la psychiatrie et à l’addictologie


Renaud Hantson :
Je pense avoir répondu à cette question à peu près dans toutes mes réponses précédentes : laisser une trace artistique et humaine reste ma plus grande motivation, je pense. 

RM : A propos de votre relation, vous utilisez souvent le terme de « neurone miroir ». Que cela représente-t-il pour vous ?

Laurent Karila : C’est un terme utilisé en sciences cognitives. Je sais, ce n’est pas très métal. Un neurone miroir correspond à l’expression cérébrale d’une réponse face à une action de 2 personnes. Je m’explique : vous prenez 2 personnes face à face : une lève le bras, l’autre ne fait rien. Si vous analysez les neurones de celle qui n’a rien fait, vous vous apercevez qu’ils se sont activés comme s’ils allaient donner l’ordre de lever le bras. Renaud et moi avons ce type de fonctionnement pour beaucoup de choses, c’est très étrange…

Renaud Hantson : C’est une expression trouvée par Laurent Karila. Nous nous sommes très vite dit dès les premières séances de thérapie que nous avions la sensation de nous connaitre depuis très longtemps et nous ne correspondons pas au profil type de la relation patient / psychiatre. Or nous sommes allés au bout de ce que nous pouvions faire ensemble. Une personne souffrant d’addiction a la clé en elle. Le médecin n’est qu’un déclencheur et ne peut pas forcer un patient à cesser une consommation de substance si la personne face à lui n’est pas entièrement décidée. Laurent me sert toujours de guide, tout comme je le fais pour lui sur les questions qu’il peut se poser par rapport à son métier ou à la vie en générale. Nous n’avons pas dans la vie de tous les jours la relation thérapeute / patient car je suis plus âgé que lui et ai une expérience de l’existence que parfois il n’a pas sur certains sujets. Il me ramène par contre à l’essentiel sur des choses fondamentales comme son esprit de famille, la droiture dans ses relations amicales et plein d’autres choses encore. C’est un véritable échange entre nous et nous connaissons aussi les heurts que peuvent avoir parfois certains couples quand ils s’aiment très fort et quand ils sont très proches.

RM : Comment est perçue, dans ton entourage médical, ta participation artistique et préventive au sein de SJ ?


Laurent Karila :
Elle est plutôt bien accueillie par les amis et collègues qui trouvent ces travaux originaux et novateurs. Mon patron était même à fond quand Satan Jokers est venu jouer unplugged dans le service lors de la sortie d’AddictionS.  Il y a toujours des jaloux mais il faut faire avec et surtout certains devraient travailler un peu plus, mais c’est pareil dans tous les milieux professionnels. Bon, en même temps je ne véhicule pas l’image standard du médecin. Le metal fait partie de mon style de vie personnel et professionnel. Il m’arrive de faire les cornes du metal à la fin d’un congrès scientifique…

RM : Depuis que tu connais Laurent, ton regard a-t-il changé par rapport au monde de la médecine ?


Renaud Hantson :
Oui mais je savais déjà que les médecins sont des personnes seulement humaines avec leurs qualités, leurs défauts, leurs limites parfois. Ils ont le mérite d’avoir souffert dans de longues études qui leur permettent d’aider les autres à vivre et rien que pour cela ils ont tout mon respect. Ce qui est très curieux dans la relation médecin / créateur c’est que très souvent les médecins voudraient être des créateurs artistiques et que les artistes eux-mêmes fantasment sur le travail d’un médecin. C’est un peu la même sensation qu’il y a dans le rapport entre les artistes et les avocats parfois. En tout cas, c’est ce que j’ai remarqué. Ce ne sont pas pour autant des jobs complémentaires mais c’est ainsi.

RM : Etes-vous encore optimistes par rapport à votre projet concernant  Addictions défendu devant la MILDT (Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie) ?

Laurent Karila : Oui, il faut être optimiste. La présidence de la MILDT a changé avec le nouveau gouvernement mais l’équipe en place qui a évalué le projet est la même. Présenter Satan Jokers à une équipe interministérielle dans les bureaux officiels de l’Etat est de la totale science-fiction. Tout le monde a adhéré, certains ont même fait écouter l’album à leurs collègues, et nous avons passé toutes les étapes pour valider ce projet. Un élément que nous n’avions pas contrôlé était que certaines images d’Euphorie et Substance Récompense appartenaient à la Scientologie, ce qui rend compliqué pour le gouvernement le fait de supporter un projet avec cette étiquette et pour nous qui en sommes à des années lumière. Nous avons donc retiré les images sciento et j’ai retravaillé sur le guide d’accompagnement du projet AddictionS pour les futurs acteurs de la prévention. Donc, nous devons repasser en commission prochainement et je dois en parler à la présidente le jour de mes 40 ans, j’espère avoir une réponse positive comme cadeau…  

Renaud Hantson : Bien entendu, le projet reste encore à l’étude et Laurent rencontre la présidence de la MILDT dans les jours qui viennent. 

RM : Notre société actuelle est de plus en plus exigeante avec l’être humain, qui doit être toujours plus compétitif, plus performant. Penses-tu que cette notion de réussite et de performances peut avoir des résultats néfastes sur l’équilibre psychologique de certaines personnes ?


Laurent Karila :
Tout à fait, surtout chez les personnes les plus vulnérables ! Tout va très vite dans notre société et certaines personnes vont être obligées de se doper pour travailler plus pour gagner moins maintenant…D’autres vont souffrir de burn-out, de troubles du sommeil, de stress….

RM : Notre société demande très souvent à l’être humain de devenir plus performant, un peu comme si chaque jour était une nouvelle compétition. Quel est ton regard par rapport à cette société ?

Renaud Hantson : Nous sommes surtout dans une société profondément égoïste où effectivement le résultat individuel est devenu fondamental. Je n’apprécie que peu l’évolution de notre société mais c’est surtout l’éducation des enfants qui m’effraie le plus dans la vie d’aujourd’hui. J’en parle dans mon prochain livre Homme à failles et ne souhaite pas ici développer plus le sujet, non pas que j’ai peur de passer pour un réactionnaire mais plutôt parce que ce n’est pas mon boulot de le faire sur un webzine de musique.  


RM : Quelle est la chose la plus folle que vous ayez faite ?

Laurent Karila : Secret médical !

Renaud Hantson : Il y en aurait beaucoup trop à te raconter !!!

RM : Qui de vous deux est le plus dingue ?

Laurent Karila : Après m’être auto-analysé (tu vois le narcissisme qui surgit) et avoir échangé avec mon neurone miroir, je crois que c’est…moi ! Je n’ai pas fait de la psychiatrie pour rien…Stay Metal

Renaud Hantson : Lui… Non, je déconne c’est moi bien entendu ! Mais après réflexion, il est quand même assez cinglé pour un médecin !!!...

Merci à tous les 2.

Comments:

Commentaires   

#3 chris95 19-02-2013 23:54
Excellents albums (addictions et psychiatric) et merci pour l'interview !
#2 MetalDen 19-02-2013 23:18
Renaud Hantson m'avait confié lors de son passage à Toulouse combien il appréciait de travailler avec notre ami Eric, et de ce fait, comme précédemment, on n'est pas dans l'interview superficielle en 5 questions, passionnant ! Merci à Eric et aux 2 interviewés !
#1 John Markus 10-02-2013 17:58
Merci à Eric pour cette consultation gratuite chez le psy, en compagnie de Renaud Hantson pour nous aider à mieux appréhender et comprendre la mécanique humaine de cet album de folie intitulé Psychiatric.

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INTERVIEW SATAN JOKERS avec RENAUD HANTSON et le Dr LAURENT KARILA - 3.0 out of 5 based on 4 votes

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