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Ce soir l'Elysée Montmartre m'ouvre de nouveau ses portes après plusieurs semestres de reconstruction, à l'occasion du retour de Marillion !
La salle a perdu de son cachet d'antan mais en revanche elle parait plus spacieuse, plus vaste et, surtout, elle propose une acoustique qui s’avérera parfaite !
John WESLEY : 19h00-19h30. Au cours des années 2000, j'ai déjà assisté à plusieurs de ses prestations alors qu'il était le guitariste de scène pour Porcupine Tree. J'ai toujours estimé à l'époque qu'il méritait davantage qu'un strapontin, tant il excellait à la guitare autant que lors des chœurs.
C'est donc avec une certaine bienveillance que j'aborde ce concert, d'autant plus que son dernier opus "A Way You'll Never Be" paru cette année m'a beaucoup intéressé. Mais John a choisi de promouvoir seul son album ; c'est donc soutenu par des bandes-son que le guitariste solitaire interprète ses titres, un peu comme le ferait un artiste dans un couloir de métro (Je prends cet exemple sans mépris car c'est un lieu où on peut trouver de très bons musiciens).
Un succès d'estime honore la prestation mais pour ma part je ne ressens pas d'enthousiasme débordant. Le chant et la guitare sont toujours à la hauteur de son incontestable talent, mais il me semble qu'il manque le zest de folie qui aurait sans doute pu être ressenti avec de vrais musiciens, une scène plus vivante. Là, ça ronronne paisiblement avec une interprétation certes très sincère et proprement exécutée … sans doute trop propre pour être enthousiasmante. C'est le problème du préfabriqué… Pas grave tout ça, je lui conserve toute ma bienveillance en espérant qu'il puisse de nouveau collaborer avec Monsieur Wilson.
PROGRAMME : (sous réserve : à confirmer) By the Light of A Sun (a way you'll never be…) To Outrun the Light (a way you'll never be…) The King of 17 Mary Will (Disconnect) Epic (a way you'll never be…) Thirteen Days (Under the Red and White Sky) A Way You'll Never Be (a way you'll never be…).

 
 
 
MARILLION : 20h00-22h30. Ce n'est "que" la quatrième fois que j'assiste à un concert de Marillion. J'ai en effet trop longtemps dénigré ces anglais, bien avant le départ de Fish à qui je faisais un mauvais procès d'intention. Je confesse avoir eu souvent tendance, notamment dans les années 80, à expédier les artistes aux gémonies dès lors qu'ils ne répondaient pas à certains critères quelque peu arbitraires. Avec le recul, je ne puis que battre ma coulpe… Ce groupe fait maintenant juste partie de mes favoris !
Fort heureusement, par le biais de ma découverte du monde wilsonien, vingt années plus tard donc, (non ! pas taper !) je me suis mis à remonter la discographie de Marillion jusque-là où je l'avais laissée en 1983. Je peux nourrir d'autant plus de regrets qu'un éveil précoce m'aurait notamment permis de découvrir dans leur sillage beaucoup des groupes que j'adore maintenant (Porcupine Tree, Dream Theater).
Mais, trêve de mélancolie, je compte bien me rattraper en mettant les bouchées doubles en 2017 (Convention, BeProg, puis Zénith) ! En attendant, Steve Rothery (guitares), Pete Trewavas (basse), Mark Kelly (claviers), Ian Mosley (batterie) et Steve Hogarth (chant) sont bel et bien de retour à Paris pour promouvoir leur sublime opus paru cette année, "F.E.A.R." !
Un contretemps m'a empêché de rentrer parmi les premiers, mais je parviens cependant à bien me placer puisque je me retrouve finalement en face de Steve Rothery, à quelques rangées, aux côtés d'autres amis forumeurs !
A l'instar de leur dernier concert parisien du Bataclan c'est "The Invisible Man", qui introduit cette soirée. Très vite le public est rassuré par une sonorisation parfaite, chaque instrument étant distinctement perceptible ! Les protections auditives me semblent inutiles. Le visage en gros plan de Steve Hogarth, inquiétant, s'impose sur le rideau de fond pour les premiers instants lugubres de ce titre magnifique issu du non moins somptueux "Marbles".
Steve Rothery décidément au sommet de son art, distille les premières notes avec la délicatesse, l'émotion qui sont la marque des plus grands guitaristes dont il fait indéniablement partie. Son embonpoint tranche avec l'élégance de ses harmonies et mon attention aura bien du mal à se détourner de son exercice. Logique me direz-vous, j'étais juste en face.
Et bien pas tant que cela, car ce serait sans compter avec l'immense talent de Steve Hogarth qui, une fois sur scène irradie une nouvelle fois de tout son charisme, de toutes ses qualités d'orateur, de comédien et bien sûr de chanteur. Quel interprète fabuleux ; il vit ses textes avec une telle sincérité que son public ne peut que réagir avec ferveur ! Il est juste bouleversant pour peu que notre regard et nos oreilles se fixent sur son personnage ! Je me refuse à le comparer avec d'autres chanteurs de la scène progressive mais quand même je me demande bien qui pourrait concurrencer une telle fougue, une telle émotion, une telle conviction !
Et de fait les titres ne pourront jamais s’enchaîner sans une clameur extraordinaire du public qui semble émouvoir les membres du groupe qui ont pourtant dû en connaitre bien d'autres depuis trente-sept années ! Steve H a même été ému aux larmes, d'un tel retour !! L'exemple le plus marquant de cette soirée mémorable en tous points aura été la fin du titre "Sounds That Can’t Be Made" après lequel toute la foule continue à chanter l'air de guitare : c'est alors que, d'abord sidéré, le groupe reprend tout simplement le chant du public ! Quel moment magique ; j'en ai encore la chair de poule !!!
Steve Hogarth parvient cependant à se faire écouter lorsqu'il expose chacun des titres à venir faisant état des maux de notre société. En dépit de la barrière de la langue tout le monde comprend bien à quel point il s'émeut de la folie de l'Homme ; il évoque bien entendu les horreurs subies notamment par les parisiens du Bataclan.
Huit opus seront visités ce soir dont le superbe précédent album "Sounds That Can’t Be Made" mais bien entendu une large partie est consacrée à "F.E.AR.". Le programme est précisé ci-dessous ; comme d'habitude avec ce genre de Monstre, aucun titre n'est de trop mais trop de titres sont absents bien sûr. Je ne me risquerai pas dans un descriptif titre par titre de ce concert monumental. J'estime vain de vouloir détailler de telles émotions qui se vivent, davantage que se décrivent … Je n'ai pas le sentiment de fuir mes responsabilités de rédacteur en disant cela. (Quoique, …)
Personnellement, j'aurais préféré qu'à l'instar d'autres artistes (Steven Wilson et Dream Theater, notamment) Marillion consacre une première partie à l'intégralité de leur dernière création. De fait, en écartant "The Leavers" et "White Paper" je me sens un peu frustré. Un peu seulement, et a posteriori, car ces deux heures et demie sont passées à une vitesse folle et ne m'auront laissé place à aucun état d'âme !!!
Pete Trewavas ne fut pas en reste ; il ne se contente pas d'exceller à la basse, il assure fréquemment les chœurs et n'hésite pas à venir se présenter à l'autre bout de la scène pour satisfaire son public (à la différence du talentueux mais néanmoins placide Steve Rothery).
Mark Kelly toujours très appliqué à ses claviers, est aussi expressif notamment lorsque, du haut de sa position surélevée, il distingue les imperfections de ses compères. Par exemple lorsque Steve H. subit un petit trou de mémoire, Mark tente de partager son hilarité avec Steve R. qui n'apprécie guère puisqu'il doit trouver un solo en parade.
Ian Mosley reste peu visible derrière ses fûts et je n'ai pas de remarque particulière à formuler sur son jeu. Il assure le tempo avec son casque sur les oreilles et, son boulot finit, il apparait souriant, tout va bien.
Que relater de plus sur ce concert bourré d'émotions, sur cet événement mémorable qui marquera assurément l'année 2016 ! Tout s'est quasi parfaitement articulé pour accompagner ces merveilleux musiciens ; la sonorisation excellente et l'éclairage aux multiples couleurs chaudes et lumineuses ont contribué grandement à amplifier le sentiment d'une communion intense entre un groupe et son public ébahi, dans l'Elysée Montmartre affichant complet pour ce premier concert d'un immense groupe !
Pour finir la soirée je traîne un peu aux alentours de l'échoppe pour discuter avec les quelques derniers amis restés après le concert. Bonne idée car Steve Rothery et Ian Mosley se joignent parmi nous pour partager simplement notre émotion et accepter quelques portraits et autres dédicaces. Une soirée juste parfaite !
Je laisse la conclusion à Steve Hogarth qui a eu l'élégance de nous écrire ces quelques mots dès le lendemain du concert, tout y est dit :
"Bonjour à tous, Hier soir nous jouions à Paris et, comme d'habitude, nous avons été submergés par la vague d'affection envoyée par une salle archicomble, qui plus est, dans ce lieu magnifique qu'est L'Elysée Montmartre restauré. C'était une soirée magique. Merci. J'ai passé le show entier, pleinement conscient de ce qui est arrivé au Bataclan l'année dernière, me sentant d'autant plus proche du public, et conscient de la douleur qui vous a traversés suite à ces évènements
J'étais très frustré que mon Français ne me permette pas d'exprimer ceci dans votre langue sur scène, c'est pourquoi je veux vous le dire maintenant.
Je pense qu'une grande partie de ce que je ressentais est tout de même passé entre nous pendant le concert, et j'espère que vous avez reçu ce que j'essayais de vous transmettre.
Parfois les sentiments les plus profonds sont ceux que l'on ne dit pas.
Ce que nous avons partagé n'a fait que rendre ce concert encore plus spécial. Je ne peux que répéter que l'amour qui nous était envoyé, de façon visible, de la part de chacun de vous dans la salle, nous rend humble et très conscient de la chance d'être ce que nous sommes. C'est toujours un privilège de partager ces moments avec vous. Très impatient de vous revoir au Zénith.
Joyeux Noel mes amis.
Steve h"
PROGRAMME : The Invisible Man (Marbles) Power (Sounds That Can’t Be Made) Sounds That Can't Be Made (Sounds That Can’t Be Made) Living in F E A R (Fuck Everyone and Run) Sugar Mice (Clutching at Straws) The New Kings: I. Fuck Everyone and Run (Fuck Everyone and Run) The New Kings: II. Russia's Locked Doors (Fuck Everyone and Run) The New Kings: III. A Scary Sky (Fuck Everyone and Run) The New Kings: IV. Why Is Nothing Ever True? (Fuck Everyone and Run) Goodbye to All That (Brave) Wave (Brave) Mad (Brave) Afraid of Sunlight (Afraid of Sunlight) The Great Escape (Brave) Neverland (Marbles). RAPPEL : El Dorado: I. Long-Shadowed Sun (Fuck Everyone and Run) El Dorado: II. The Gold (Fuck Everyone and Run) El Dorado: III. Demolished Lives (Fuck Everyone and Run) El Dorado: IV. F E A R (Fuck Everyone and Run) El Dorado: V. The Grandchildren of Apes (Fuck Everyone and Run). RAPPEL 2 : Easter (Seasons End) This Strange Engine (This Strange Engine).


Patrice du Houblon

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