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robbie robertson how to become clairvoyant la chronique de l album solo de l ex guitariste de the band

Je ne sais pas vous mais cette réclusion forcée dans ma prison dorée a redéfinit mes priorités musicales. Temps élastique et longue plages de repos oblige, j’ai l’impression de glisser invariablement vers moins d’hystérie, plus d’empathie, je décompense en souplesse pour plus de sérénité.

 Dans l’immédiat l’heure n’est donc plus au massacre de Motörhead, aux tueurs d’Iron Maiden ou au génocide de Judas Priest… Imaginons un instant que le live vienne à disparaître, sera t’il encore raisonnable de s’endormir demain avec des douceurs genre No Sleep til’ Hammersmith ?
Depuis le début des années 2000, le revival effréné de Vintage Rock ( Rival Sons, Greta Van Fleet, Tedeschi Trucks Band, Magpie Salute…) a omit consciencieusement un pan entier de la musique populaire américaine : Le soft-rock, marginalisé par un business qui préférait miser sur des concepts plus outranciers. En conséquence, quels seront aujourd’hui les dignes représentants des Jackson Browne, Tony Joe White, Stephen Stills, Ry Cooder, Eagles et autres Little Feat ?
Et si les grandes messes multimédia viennent à disparaître, n’est-il pas temps de revenir à la musique comme priorité devant l’emballage commercial et le produit ? J’avais déjà été estomaqué par la pureté de l’art des Eagles que j’ai vu en concert il y a tout juste 1 an, laissez-moi vous parler aujourd’hui ( avant qu’il ne soit trop tard ) du plus grand musicien canadien encore vivant : Robbie Robertson.

Auteur, compositeur et interprète du répertoire complet de THE BAND, il est un géant incontournable du Rock dont on ne parle plus du tout aujourd’hui et pourtant… Existe t’il meilleure incarnation de l’Americana que LE GROUPE de Bob Dylan ? Pouvez-vous citer un titre des Black Crowes ou de Rival Sons capable de rivaliser avec The Weight, Tears of Rage ou I Shall be released ? En électrisant le folk de Bob Dylan, THE BAND a apporté autant à la musique anglo-saxonne qu’Hendrix et les Stones mais en jouant profil bas de manière systématique. Son nom « Le Groupe » déjà, pas facile avec un tel patronyme anonyme d’accéder à la reconnaissance mondiale. Restait donc la musique et l’interprétation, celle du BAND est époustouflante !

Son leader dernier rescapé du groupe (avec Garth Hudson) faisait paraître  How to become Clairvoyant en 2011. Tout est d’une délicatesse infinie et d’une beauté éthérée ici, le contraire du tape à l’œil que tant d’imitateurs abhorrent en ratant leurs sujets. Dans un style home-made mais toujours Rock’n’roll, Robbie Robertson investit votre salon. Minimaliste et soul, When the night was Young explose le cœur d’entrée. Avec son petit côté Don Felder, He don’t live here no more est le hit en puissance de l’album. Le riff de The Right Mistake est comme du Billy Gibbons en plus cosy sans la surenchère sonique et avec Steve Winwood qui passait par là pour assurer les claviers. This is were I get off contient toute la nostalgie des grands titres du BAND. La manière qu’à Robertson d’effleurer les cordes est unique et son touché prodigieux.
Guest star de luxe de cet album, Eric Clapton retrouve enfin le mojo au contact de son maître car oui, il a toujours voué une admiration sans borne à Robbie Robertson. Lequel de ces dieux inspire l’autre ? Écoutez le solo de Straight down the Line, vous n’en croirez pas vos oreilles ! Fear of falling dispose d’une modernité cool éternelle. Won’t be back qui bénéficie d’une mise en son à la Daniel Lanois période Neville Brothers est d’une beauté sidérante. Robbie n’est pas un chanteur mais il s’en sort toujours comme le révérend Billy G. parce que sa voix n’épate pas la galerie, elle impose un style.

Avec ce disque retour aux sources, Robbie Robertson est revenu au top sans prévenir ni sonner vieux pour autant (les arrangements toujours organiques sont somptueux). Preuve qu’on peut encore tuer sans esbroufe ni déploiement de l’artillerie lourde systématique au XXIème siècle… Mon disque de confiné préféré !

Tracklist :
"Straight Down the Line" 5:19
"When the Night Was Young" 5:05
"He Don't Live Here No More" 5:46
"The Right Mistake" 4:30
"This Is Where I Get Off" 5:09
"Fear of Falling" (Eric Clapton, Robertson) 5:18
"She's Not Mine" 4:28
"Madame X" (Eric Clapton) 4:46
"Axman" 4:36
"Won't Be Back" (Eric Clapton, Robertson) 4:10
"How to Become Clairvoyant" 6:17
"Tango for Django" (Robertson, Marius de Vries) 3:50



Line Up :
Robbie Robertson (chant, guitares)
Invités - Eric Clapton (sur les pistes 3-8 et 10), Steve Winwood, Trent Reznor (qui a fourni des textures sur la piste "Madame X"), Tom Morello, Robert Randolph, Rocco Deluca, Angela McCluskey et Taylor Goldsmith of Dawes . Le bassiste Pino Palladino, le claviériste Martin Pradler et le batteur Ian Thomas sont la section rythmique de la plupart des chansons.

Label : Macrobiotic Records
Sortie : 05/04/2011
Production : Marius de Vries et Robbie Robertson

Discographie :
Robbie Robertson (1987)
Storyville (1991)
Music for the Native Americans (soundtrack) (1994)
Contact from the Underworld of Redboy (1998)
How to Become Clairvoyant (2011)
Sinematic (2019)


 

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ROBBIE ROBERTSON - How to become Clairvoyant - La chronique de l'album solo de l'ex guitariste de THE BAND - 3.5 out of 5 based on 2 votes