L’année 2006 aura été terrible
pour le moral des survivants de ROSE TATTOO, le mot survivants n’étant
pas galvaudé, suite à la disparition coup sur coup du guitariste
spécialiste du slide Pete Wells, puis du bassiste originel du groupe
Ian Rillen. Mais Angry Anderson en a essuyé d’autres, depuis le
premier album éponyme sorti il y a près de 30 ans. Le nouveau
logo est emblématique de cette résistance au mauvais sort, puisqu’il
arbore de part et d’autre du serpent, deux faux qui résonnent comme
un défi à dame faucheuse, oui il faut et il faudra encore compter
avec l’inusable Rose Tattoo. Seul maître à bord de cet indomptable
navire, Angry Anderson a remanié par la force des choses son équipage,
Bob Riley n’aura pas dépassé le stade d’intérimaire
et est remplacé par Dai Pritchard à la slide guitar, Dai ayant
déjà œuvré ponctuellement dans le combo. L’équipage
est par ailleurs renforcé par un revenant, Mick Cocks, un vrai tireur
d’élite qui avait déjà fait équipe avec Pete
Wells sur les deux premiers albums du combo, à ce jour pièces
majeures de la discographie, et qui s’était signalé récemment
avec DOOMFOXX. Et si l’équipe a été pas mal renouvelée,
rassurez vous, au niveau du style, pas de concessions aux modes actuelles, depuis
trente ans, le navire a essuyé les tempêtes disco, new wave, rap,
hip hop, … sans jamais changer de cap, Blood Brothers ne déroge
pas à la règle, et se place dans la continuité d’une
tradition rock Australienne, proche des glorieux ainés d'AC/DC. Et là
où ces derniers sont à la peine pour renouveler leur discographie,
Rose Tattoo réussit à produire cette galette qui, sans être
leur meilleur opus, nous délivre une dose de rock authentique de très
bonne facture. Angry Anderson a retrouvé le meilleur niveau vocal, presque
un peu trop envahissant par rapport aux solis de guitares un peu trop discrets,
donnant par voie de conséquence un aspect parfois un peu répétitif.
Mais ceci est largement contrebalancé par les superbes lignes de slide
de Pritchard, pas tout a fait avec le même brio que Wells, mais dans le
même esprit, et des compositions qui jouent la diversité des tempos
entre rock et blues. Côté rock, deux brûlots mettent le feu
en ouverture, Black Eyed Bruiser d’abord, la reprise
de Stevie Wright (composée par Harry wanda, Goeorge Young), puis l’accrocheur
Slipping Away, en fermeture ensuite, le fédérateur
Nothing To Lose, et le final jouissif : Lubricated.
Entre temps, le tempo s’apaise, pour un hommage à Wells sur Once
In A Lifetime, et son intro en forme de clin d’œil un peu
calquée volontairement sur celle de Rock’n roll Outlaw, puis 1854,
qui fait référence à la révolution en Australie.
Puis c’est un superbe blues, comme son titre l’indique fort justement
: City Blues, ensuite Man About Town et une
terrible ligne de basse qui évoque irrésistiblement AC/DC, et
enfin Creeper, un mid tempo datant de 1982, qu’Angry
a bien fait d’exhumer des tiroirs. Alors saluons au final la foi, l’authenticité
et le courage de la démarche au travers de cet excellent opus de pur
hard rock jouissif, qui s’érige comme un bel hommage à Pete
Wells et Ian Rillen, et qui force le respect.
Highlights : Nothing To Lose, Black Eyed Bruiser, Slipping
Away, Lubricated, Once In A Lifetime, City Blues
Tracklist :
01. Black Eyed Bruiser
02. Slipping Away
03. Once In A Lifetime
04. 1854
05. City Blues
06. Sweet Meat
07. Man About Town
08. Creeper
09. Stand Over Man
10. Nothing To Lose
11. Lubricated
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