Actif depuis 1997, les canadiens de THREE DAYS GRACE ont gravit les échelons de la notoriété un à un, jusqu’à atteindre régulièrement les premières places des charts et autres billboards canadiens et américains, et One X ne fait que confirmer leur propension à donner dans un rock plutôt hard, mais d’une « main de fer dans un gant de velour », le groupe chevauche constamment sur une corde raide, entre riffs virils de métallos chevronnés et vocaux de haute volée, empreints d’une réelle mélancolie. Si l’on s’en tenait uniquement à la musique, blindée, implacable et sans artifice démonstratif, on resterait sur un sentiment partagé, les structures sont concises sur trame de Metal qui ne dédaigne pas montrer les crocs, a contrario il émane des parties vocales un habile talent mélodique particulièrement séduisant. En effet la voix éraillée à la Grunge d’Adam Gontier est chaude et distille ostensiblement des mélodies douces amers, secondée par des chœurs souvent discrets mais toujours pertinents. L’album contient majoritairement des mid tempo, donc rien de bestial bien au contraire, mais cela n’empêche pas un réel dynamisme. Ouverture des hostilités avec le hit Animal I Have Become, intro de basse bientôt secondée par des guitares sans concessions, plusieurs changements de ton, une machinerie parfaitement huilée où le chant s’intègre avec tempérance, mais aussi, lorsque nécessaire, avec une hargne sauvage. L’ambiance feutrée de Get Out Alive confirme la mélancolie mélangée à la fougue. On a bien affaire à un groupe Post-grunge, Gone Forever, et It’s All Over justifient l’appellation, le 1er est un mid tempo superbement enlevé, intense et d’une efficacité redoutable, guitares acoustique et son clair contre riffs d’acier, le second avec son refrain destructeur et son solo de guitare issu des fonderies, les deux sont néanmoins d’une tristesse palpable. Let It Die prend l’auditeur aux tripes, amplifiant encore le double sentiment de rudesse contre mélodie dépressive, il en va de même pour Never Too Late, intro et pont de guitare acoustique pour ce mid tempo intense et talentueux, On My Own d’une force insoupçonnable dont le refrain est particulièrement féroce, mais l’énergie se mêle toujours à une certaine délicatesse. One X, audacieux et passionné, les vocaux y sont évidemment ceux d’un hit. Les rockeurs sont aussi des romantiques, violons pour la magnifique power ballade électro Over And Over. De nouveau une power ballade, Pain, aux couplets atmosphériques inventifs et au refrain extrême, à fleur de peau. Charpente hard rock, débauches de guitares incisives et refrain qui « dépote sévère » pour Riot, l’émeute pulvérisatrice. Pour finir, Time Of Dying, nous gâte à nouveau de riffs furieux, presque Nu Metal, tout en conservant l’originalité de refrains copieux et facilement mémorisables. Album d’une grande cohérence, un gros son et des compos irréprochables, vivement le printemps 2008, pour le prochain opus.