SAXON, l’un des fondateurs du mouvement new wave du métal NWOBHM au tout début des années 80, a probablement produit ses meilleurs albums avec des classiques comme Wheels Of Steel, Strong Arm Of The Law et Denim And Leather. Il a par ailleurs une réputation live connue de toute la planète métal. Le combo a également connu comme une traversée du désert dans les années 90- 2000, pendant laquelle le groupe n’a jamais baissé les bras, a écumé les petits clubs en lieu et place des grandes salles, et continué à sortir bon an mal an des albums plus ou moins bons. Avec les années 2000, et avec Unleash The Beast, les albums se sont à nouveau imposés peu à peu, tandis que le groupe a fait l’objet de plus en plus de demandes dans les gros festivals. Et en 2006, tous les clignotants étaient au vert avec une tournée, pour honorer les 25 ans de la NWOBHM, qui fut surtout l’occasion de réintégrer l’excellent batteur Nigel Glockler. Nigel est réputé pour mettre son grain de sel dans les compositions, est-ce l’élément déclencheur d’un état de grâce qui a conduit le combo à nous délivrer une œuvre d’exception ? Difficile à dire, mais c’est bien de cela qu’il s’agit avec ce dix huitième opus en studio : Inner Sanctum. L’état de grâce, c’est justement le titre du morceau d’ouverture : State Of Grace, qui possède tous les ingrédients classiques de Saxon, une formidable intro à base de chants grégoriens, des riffs mélodiques superbes soutenus par cette voix inimitable, un break à nouveau grégorien suivi d’un superbe solo pour au final un futur classique de Saxon. Puis le tempo s’accélère pour un Need For Speed et Let Me Feel Your Power, deux brûlots qui semblent indiquer que le temps n’a pas de prise sur Biff et sa troupe. Red Star Falling ralentit le rythme pour mieux nous prendre aux tripes, pour un monument d’émotions, tant le chant de Biff est expressif. Après ce très beau mid tempo, le riff se veut plus rock’nroll, pour ne pas dire AC/DC, qui fait partie des références avouées de Biff, démontrant les capacités du groupe à naviguer entre heavy et hard rock. Ce cocktail gagnant est repris dans le puissant single If I Was You, puis Going Nowhere Fast qui remet les riff d’AC/DC à l’honneur, quant au mid tempo Ashes To Ashes, il a valeur de hit avec son refrain fédérateur. Et pour terminer en beauté, Saxon signe avec Atila The Hun un titre épique de plus de huit minutes, avec luxe de changements de rythme et de mélodies, qui se font par moment orientales, des riffs très puissants, un vrai rouleau compresseur par moment, qui symbolise à merveille le terrifiant Atila et ses huns dont le passage était tant redouté. Inner Sanctum s’avère donc être une des meilleures productions du combo, avec un heavy metal renouvelé, frais, et plein d’énergie, profitez de cet état de grâce sans modération, sur cd mais aussi en live, de nombreuses dates étant programmées dans l’hexagone.