Cet appel vient de Suède, et c’est un appel qui amène le vent du renouveau pour le heavy mélodique. HEED est un nouveau groupe, mais deux de ses membres : le chanteur Daniel Heiman et le guitariste Frederik Olsson ont déjà fait leurs classes dans le groupe LOST HORIZON, qui avait produit deux albums de power métal de qualité. Avec The Call, ils frappent très fort pour un premier album, pour lequel le power métal est abandonné au profit d’un métal mélodique à la fois plus traditionnel, mais aussi innovant car il incorpore des tonalités de guitare modernes, et le chant haut de gamme de Heiman, qui passe avec une dextérité surprenante de la douceur à l’agressivité, agressivité pouvant aller jusqu’à des cris aigus ou des grognements, sans la moindre nuisance sur la musicalité des morceaux. Ce sont le batteur Mats Karlsson et le bassiste Jorgen Olsson de SEVENTH ONE qui assurent une rythmique à la hauteur de la qualité des compositions. Après une intro tout à fait dispensable, I Am Alive ouvre le bal d’une série de hits tous plus beaux les uns que les autres, avec des refrains accrocheurs, des solos de guitare inventifs, un son énorme dû à une production impeccable, et puis le superbe chant de Heiman, qui passe par un hurlement au milieu de l’album, hurlement très bien mixé qui se fond sur un beau solo débridé. Last Drop Of Blood et Ashes continuent sur le même niveau, jusqu’au point culminant de l’album, le hit des hit en forme d’hymne, à savoir Enemy. Trois autres hits s’enchaînent avec notamment The Other Side et son rythme un peu haché qui amène un superbe refrain. L’intensité mélodique baisse d’un cran sur les trois morceaux suivants, contrebalancée par des solos sur Hypnosis et Moments sur lesquels Frederik Olsson se lâche à nouveau, et c’est un vrai régal à chaque fois. Il manque la traditionnelle ballade, me direz vous, eh bien non, la tradition est absolument respectée, et c’est Nothing, autant garder les bonnes choses pour la fin, qui clôture l’album en beauté. Le seul petit défaut de l’album, en somme, serait le trop grand centrage des morceaux sur les mid tempos, à part cette ballade et le survitaminé Ashes, mais c’est finalement bien peu, en regard de la qualité des compositions et de l’interprétation, qui font de ce premier essai un coup de maître, qui devrait logiquement en appeler bien d’autres.