Allez, on se refait un Prime Cuts de chez Magna Carta, label Américain spécialisé dans le Progressif au sens large du terme et qui propose depuis plus d’un an ces sortes de « Best Of » regroupant des sessions de certains de ses artistes comme par exemple BILLY SHEEHAN, STEVE MORSE, ROBERT BERRY, MIKE PORTNOY, etc... Dire que nous traiterons toute la série de ces Magna Carta Sessions sur Rockmeeting est un pas que je n'oserais franchir, dans le sens où les artistes concernés ne semblent pas spécialement impliqués dans ces projets et qu’il faut bien reconnaître que l’intérêt d'une telle serie pourrait devenir relativement discutable à la longue. Puisque l’on parle de JORDAN RUDESS dans le cas présent, on pensera bien sur à DREAM THEATER en premier lieu, mais le groupe n’ayant jamais signé chez Magna Carta, c’est très logiquement qu’aucun titres de ces derniers ne figurent sur ce Prime Cuts (ceci dit pour re-situer plus précisément le cadre dans lequel on se trouve). On en vient donc tout naturellement à LIQUID TENSION EXPERIMENT, groupe instrumental technique fou furieux formé de Rudess, Petrucci, Portnoy et Levin dont l’excellent titre Universal Mind ouvre ici l’album de façon très dynamique. Par contre les choses se calment bien vite, trop vite, même si l'on ne doit pas perdre de vue que Jordan est un claviériste sachant aborder bien des styles différents avec le même bonheur. C’est donc la ballade Tear Before The Rain chanté en duo par Jordan et KIP WINGER (issu de l’album solo Rhythm Of Time) qui se place en deuxième plage, suivi de Revolutionary Etude, une pièce de piano (Chopin ?) figurant sur Steinway To Heaven, album regroupant des claviéristes Rock de renom interprétant de la Musique Classique. Osmosis dans une version « Vapourspace Remix » dispensable et Liquid Dreams de LTE sont aussi des moments montrant l’aspect plus posé de Jordan, tout comme le très aérien piano/synthés Outcast dont se dégage une réelle émotion bien compréhensible quand on sait que ce titre est issu de l’album 4NYC qui fut composé à la suite des attentats du 11 septembre 2001. Il n’en reste pas moins quelques passages plus enlevés avec le Jazz Rock Faceless Pastiche accompagné de Rod Morgenstein à la batterie et figurant sur le Drum Nation Volume One, l’entraînant Prog/Folk Hoedown tiré du A Tribute To ELP, Beyond Tomorrow qui oscille entre ballade et passages plus musclés, et bien sur avec Feed The Wheel sur lequel on retrouve Mark Wood et son violon Viper sept cordes. Pas si mal finalement, même si certains titres de la première partie de l’album auraient sans doute pu laisser place à d’autres pièces moins éthérées. Agréable sans être indispensable, ce Primal Cuts pourras être un premier pas pour découvrir ce talentueux claviériste, mais je pense malgré tout que si le choix devait se présenter à d’éventuels intéressés, il sera plus judicieux d’opter pour un véritable album solo de Jordan Rudess (Feeding The Wheel en particulier) ou pour un des deux premiers opus de Liquid Tension Experiment.