Il serait peut être risqué de présenter FABRIZIO LEO en ne tenant compte que de sa carrière en tant que guitariste de session, sa notoriété s’articulant surtout autour de son travail auprès d’artistes de Pop et de variété Italienne dont la plupart, je dois l'avouer, me sont inconnus à l’exception peut être d’un célèbre chanteur dont vous aurez aussi sûrement déjà entendu parler et dont je me permettrais de seulement vous chuchoter le nom à l’oreille : Umberto Tozzi. Des préjugés ? Ce serait bien dommage et auquel cas il y a de quoi se raviser quand on sait que Fabrizio est un fervent admirateur, entre autres, de VINNIE MOORE à qui le titre Yeah Vinnie est naturellement dédié, et que Mike Varney (excusez du peu) se trouve être le producteur exécutif de ce premier album solo de Fabrizio. On a donc déjà une idée plus précise, voire rassurante pour certains, quant à l’orientation musicale de ce Cutaway. Si le premier titre Total Eclipse ou l’émouvant Giorgi House se rapprochent d’un Jazz Rock accessible aux guitares parfois très aériennes dignes de MICHAEL LANDAU avec néanmoins quelques rares riffs saturés bien sentis, les compositions sont en générale plus dans un esprit proche de STEVE VAI sur Metal Bragalini ou Illusion, de GREG HOWE sur Cutaway, ou encore de JOE SATRIANI avec Chat, le très mélodique Lonely But Not Forever où l’on peut aussi trouver une touche NEAL SCHON période Beyond The Thunder, le très touchant et superbe The Sabrina’s Black Glasses, ou Depression alternant douceur relative et riffs efficaces. On peut aussi penser à STEVIE RAY VAUGHAN ou MICHAEL LEE FIRKINS sur Mai Dire Blues, quant à des titres comme AutoRegistrazioneCerebrale et son esprit fusion Jazz Metal ou l’étrange Cyborg In Love, ils contribuent à l’agréable diversité de l’ensemble. Album de guitariste pour fans de guitaristes ? Pas seulement, non, car si la technique est bel et bien au rendez-vous, Fabrizio a privilégié l’aspect mélodique et aussi l’émotion (Romilda et bien d’autres titres déjà cités), faisant de ce premier album solo un petit chef d’œuvre instrumental riche et profond pour toutes et tous, s’écoutant avec un immense plaisir et parfois même avec la larme à l’œil. Tout simplement aussi enthousiasmant à sa manière qu’a pu l’être un Surfing With The Alien en son temps.