Avec cet album, MTM Music semble initier une diversification de son répertoire. Le label allemand a été jusqu’ici surtout spécialisé dans l’AOR et le hard mélodique, dorénavant il faudra sûrement ajouter le métal ou heavy mélodique à leur arc. FATAL FORCE est d’abord le projet de Torben Enevoldsen. Après avoir produit trois albums entièrement en instrumental et participé à quelques bons albums dans le projet Section A, ce guitariste Danois s’est mis à composer du métal mélodique, et pour mieux parvenir à la tâche, il s’est carrément adjoint les services de l’excellent vocaliste Mats Levèn, connu pour avoir participé à de nombreux projets (Treat, Swedish Erotica, At Vance, Therion, Yngwie Malmsteen). Levèn a relevé le défi, il faut bien le dire, de façon efficace. Pour compléter l’équipe, c’est le batteur Daniel Flores, connu lui aussi pour des participations dans Xsavior, Mind's Eye, Speedy Gonzales, Faro, Philip Bardowell. Inutile de dire qu’avec un tel trio, les choses s’annonçaient plutôt bien, d’autant plus si l’on considère que le mixage a été fait par Tommy Hansen, qui a travaillé entre autres avec Helloween, Jorn Lande, TNT, Pretty Maids etc. Eh bien autant dire de suite que le résultat est plutôt mitigé. Dans les points positifs, il y a la formidable voix de Mats qui manifestement se donne au maximum et tire le niveau vers le haut, le son est parfait, et la batterie de Daniel irréprochable, c’est du heavy bien carré. Ce qui rend cet album finalement assez moyen, c’est la faiblesse au niveau des compositions, cette impression d’avoir déjà entendu tel plan quelque part, des mélodies que l’on mémorise pour une bonne part assez peu, et cela concerne une bonne deuxième partie de l’album. Heureusement la première partie, et notamment les trois premiers morceaux sortent du lot, et laissent augurer le meilleur pour l’avenir, à condition de soigner les compositions. Caveman ouvre l’album avec un mid tempo bien carré, riffs rageurs, et vocaux entonnant un refrain plutôt réussi. Domino poursuit dans le mid tempo, un peu plus bluesy, et tout aussi réussi, et Far Away maintient le niveau au plus haut avec une ballade inspirée où le chant de Mats fusionne avec la guitare atmosphérique de Torben. No Question repart sur du mid tempo, ambiance plus sombre, mais morceau néanmoins accrocheur. C’est après que les choses deviennent un peu moins passionnantes, et l’on retiendra plutôt le début de cet album comme révélateur d’un potentiel qui ne demande qu’à mûrir.