Le monde de la Pop semble en pleine effervescence et se tailler la part du lion dans les charts mondiaux, grignotant de part en part les places dévolues aux autres styles de musique populaire ou à la mode, reléguant ceux-ci peu à peu aux oubliettes. Les mélodies simples, sans manière, la légèreté et toute l’émotion qui s’en dégage doit y être pour quelque chose. Nous avons droit, issue de tous les pays de la planète, à de la Pop toute catégorie, piochant allègrement dans le répertoire des « anciens », la belle Pop originale, qui essaie d’incorporer des touches plus personnelles et enfin la Pop classieuse, celle qui transcende en quelques notes, des mélodies agréables et prenantes, en chef d’œuvre. On avait vu à cet égard, KURT NILSEN, DOWNHERE, THE GIANT LEAP, ou encore THE CLICK FIVE, exploiter avec bonheur ce qui se fait de plus beau dans ce que l’on qualifie pourtant trop souvent, d’art musical secondaire. FERRAS use et abuse, conjugue tous les éléments les plus subtils, je dirai même les plus divins en un seul album. Clairement réalisé sur une trame de piano et un son très américain, à la fois plus chaud et plus rond, peut être aussi, en raison des origines portugaises de ce jeune latino-américain, Aliens And Rainbows se veut aussi plus sensuel. Sur quasi tous les titres de MySpace, le piano est le maître, l’album s’en différencie par une orchestration délicate, de ces mêmes titres. L’aspect piano songwriter ne se retrouvera finalement que sur les titres Rush et Take My Lips, plus basiquement acoustiques, intimistes et minimalistes. A l’instar de Kurt Nilsen, les relents parfois U2-esque et TEARS FOR FEARS sont les plus sensibles, comme sur Something About You, ou bien Dear God. En intro d’album, Liberation Day place la barre très haut, superbe mélodie BEATLES et/ou JOHN LENNON à peine revu et corrigé, par quelques éléments modernes Aliens And Rainbows lorgne plutôt vers ELTON JOHN. Tantôt quelques touches Westcoast saupoudrent l’ensemble de cette Pop réalisée à la perfection : Hollywood Not America, Everybody Bleeds The Same, Soul Rock ou encore Blame, Blame, Blame partagent toutes ce « gros » son californien. Couplet déclamé et refrain magnifique My Beautiful Life c’est la chair de poule assurée. Et venons en au plus extraordinaire titre de cette galette, Don’t Give Up, un carton au panthéon du sublime, ce titre vaut 200/100 au moins !!! Pour ma part, chaque écoute de Ferras me transporte, et je n’en finis pas de trouver des détails et des colorations non perçues au premier abord. Cet album est simplement de toute beauté, ce chanteur, génial me cloue au mur et sera dans mon top 5 des albums de la décennie, la densité de sa sensibilité est le berceau d’une interprétation sans faille, à la fois poétique et somptueuse. Un seul mot, un seul, DIVIN !