Voilà un groupe qui aurait sans doute eu un destin bien plus heureux s'il n'avait pas eu la malchance de tomber au plus mauvais moment. Formé par les frères Gioeli (ex-Brunette) et le guitariste ô combien célèbre Neal Schon (qui au départ devait se contenter de produire cet album), le groupe détenait 12 morceaux d'un hard rock mélodique puissant et d'une efficacité à toute épreuve. Neal Schon (Journey, ex-Bad English) saisissait l'occasion de faire parler la poudre à chaque instant, concoctant des solos sublimes comme sur l'hymne I'll Be There. L'album sait alterner les tempos à merveille, on passe ainsi des redoutables Life's A Bitch ou Rhythm From A Red Car à des ballades semi acoustiques de toutes beauté comme Change Of Heart ou Can't Find My Way, le tout servi par la voix chaude de Johnny Gioeli, savamment agressive dans les moments opportuns. Mais malgré ces indiscutables qualités, les grands noms impliqués (le claviériste de Journey et Bad English Jonathan Cain et Mike Slamer figurent notamment dans les crédits des compos) et les relatifs efforts - une fois n'était pas coutume à cette époque - de MCA qui avait tout de même financé la vidéo de Hot Cherie (que MTV se gardera bien de diffuser), l'album ne trouvera pas vraiment son public. Il faudra donc attendre 10 années pour revoir Hardline pointer son nez, avec la sortie en 2002 du deuxième opus du groupe, dans le relatif anonymat réservé de nos jours aux productions de rock mélodique. Dommage... |