Si un personnage comme Orson Wells nous refaisait aujourd’hui le coup de l’invasion extra-terrestre, il est peu probable que cela fasse le même effet qu’en 1938, mais quand DEVIN TOWNSEND nous présente son nouvel ami Ziltoid, on aurait déjà plus tendance a y croire. On pourrait même trouver un petit air de famille entre Devin, considéré à juste titre comme un extra-terrestre, et son petit protégé ; serait-ce donc le fils caché de Mr Townsend venu de l’autre bout de la galaxie ? C’est une éventualité tout à fait envisageable… Sur le titre d’ouverture ZTO, Ziltoid nous explique, entre autre, que sa venue sur Terre est motivée par la recherche d’un carburant introuvable nulle part ailleurs dans toute la galaxie : le café noir. Après cette introduction aux allures de Science Fiction Metal, on retrouve toute la personnalité de Devin Townsend tout au long de l’album, se situant tout à fait entre le DEVIN TOWNSEND BAND, son STRAPPING YOUNG LAD qui se serait quelque peu assagi, et sa carrière solo proprement dite. On pouvait d’ailleurs ressentir par le passé ce désir de vouloir fusionner les aspects de ses formations comme sur le controversé Physicist ou plus récemment avec les deux derniers albums de S.Y.L., et tout particulièrement The New Black. La créativité du Maître est encore une fois désarçonnante, n’hésitant aucunement à proposer des titres approchant les dix minutes afin de pouvoir distiller tout à loisir des ambiances parfois très aériennes ou étranges (By Your Command, Ziltoidia Attaxx, The Greys, etc…) insérées magistralement entre les moments plus dynamiques. Cet aspect peut d’ailleurs être considéré comme une constante tout au long de l’album car la plupart des titres possèdent de nombreux rebondissements, passant de parties énergiques à des passages plus calmes dans lesquels viennent aussi s’intégrer quelques éléments de folie douce typique de l’artiste. Seul Hyperdrive semble faire preuve d’une certaine simplicité grâce notamment à une superbe mélodie qui touche dès les premières écoutes, ce qui permet au passage à l’auditeur de reprendre ses esprits pour un court instant. Devin Townsend propose ici un large éventail de ce qu’il sait faire de mieux, c’est à dire un Metal expérimental et futuriste qu’il semble être le seul à pouvoir créer, une musique où mélodie, énergie et folie créative forment un tout indissociable. De plus, Devin assurant ici tout les instruments (et utilisant le fameux Drumkit From Hell des non moins déjantés MESHUGGAH pour la programmation batterie ), on se doute qu’il a pu mener ce projet de la façon la plus personnelle qui soit, et quand on connaît le talent du bonhomme, on peut être certain qu’il nous offre ici un petit chef d’œuvre. Alors si Ziltoid - The Omniscient, l’extra-terrestre venu de si loin venait à frapper à votre porte, n’oubliez surtout pas : il veut du café noir, beaucoup de café noir.