Mark Tanner est plus connu dans le monde de l’AOR pour être le producteur du premier album de NELSON, After The Rain que pour sa carrière solo. Pour les fans d’AOR, c’est le cas, pour ceux de Westcoast, ce No Escape est considéré comme un must. Et c’est encore Wounded Bird qui s’y colle pour nous rééditer le cd qui date à l’origine de 1979. J’avoue que en général tous ce qui est estampillé Westcoast dans les années 80 ne me fait mettre que des notes au dessus de 95. Avec Marc Tanner, ca ne sera pas le cas. De temps en temps des albums nous déçoivent et celui-ci en fait partie. Alors tout n’est pas à jeter quand même, d’autant plus qu’il y a du beau monde sur le cd, Richie Zito, Steve Lukather, Jay Graydon et j’en passe. Un morceau comme Never Again tient bien la route sur une Westcoast classique mais efficace. Le désuet Elena et son saxo léger également. La belle ballade Lost At Love se laisse aussi écouter avec plaisir mais à part ca… D’autant plus que les titres que je viens de citer n’auraient même pas été évoqué si ils faisaient parties d’un album de DAVID ROBERTS ou bien JAY GRAYDON. Passons maintenant aux choses qui fâchent. Déjà tout n’est pas estampillé Westcoast et il y a un coté rock années 70 teinté de blues présent sur quelques morceaux. La voix de Tanner se fait plus virulente voire désagréable. Crawlin et Getaway en sont les deux exemples les plus marquants. On croirait du CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL en moins bien. On a droit à des rythmes un peu disco sur des titres insipides comme She’s So High ou Lady In Blue. Pour le coup, moi qui aime d’habitude ces sonorités un brin datée, là c’est trop, les arrangements sont limite supportables. Les chœurs je n’en parle même pas, sur Lady In Blue, ils se limitent à des « iouh, ouh !!! ». Avec ce type d’album, les détracteurs de la Westcoast peuvent s’en donner à cœur joie car tous ce qu’ils n’aiment pas s’y trouve. Le coté daté, les arrangements comme dirait Hydra « limite Croisière S’amuse ». Mais surtout, mon plus gros reproche c’est la qualité des compos qui est à remettre en cause. Une bonne chanson reste une bonne chanson malgré les années et là il n’y en a pas ou alors des bribes. Je vais me remettre After The Rain de Nelson, ça va me requinquer.