Voilà un album que je serais tenté de présenter comme très surestimé. Il faut dire que les prix hallucinants qui se pratiquent sur internet ont très nettement tendance à renforcer cette impression lorsque j'écoute ce premier album de JULLIET, sympathique, mais assez loin des références en matière de hard US selon moi. Originaires de Floride, ce groupe à la base plutôt orienté glam se refaisait une beauté avant d'émigrer pour Los Angeles, Saint-Siège bien connu du hard US dans les années 80. En signant un contrat avec Enigma, le groupe revoyait en effet un peu sa copie pour s'orienter vers un style plus hard US. C'est au guitariste et co-leader de SURVIVOR Frankie Sullivan qu'était confiée la production de cet album qu'on pourrait en fin de compte difficilement ranger dans une catégorie bien précise. On y trouve un peu de tout, du hard rock soigné mais un peu altéré par un Kenny McGee aux faux airs de Stephen Pearcy (mais moins à-propos que ce dernier dans RATT) sur Eight Lives Gone ou Revin' Me Up, ou au contraire des compos plus agréables à l'oreille, plus hard FM sur Chip Away ou Love Can Change You voire même sonnant pop comme sur le refrain du très bon Help. Voilà le Julliet que je préfère ! Chant plus posé, rendant tout l'éclat dont regorge la voix de McGee, proche d'un Jack Russell (GREAT WHITE) sur ce genre de morceau, et à vrai dire beaucoup moins fatigante. On notera enfin des influences blues assez prononcées, notamment sur la reprise du hit de RANDY NEWMAN rendu mondialement célèbre par JOE COCKER You Can Leave Your Hat On ou sur des compos comme A Little Bit Of Party qui donnaient à Julliet des faux airs de CINDERELLA. Ce disque reste globalement à mon avis un album plutôt sympa, mélodiquement bien affûté, mais ne justifiant pas les sommes imposées par sa relative rareté.

Tracklist:
01. Eight Lives Gone
02. Stay The Night
03. Help (Is On The Way)
04. No More Tears
05. Little Bit Of Party
06. Revin' Me Up
07. Something You Should Know
08. Chip Away
09. You Can Leave Your Hat On
10. Love Can Change You