Tiens, me suis-je dis, quelle bonne surprise un nouvel album de RYAN CABRERA. En effet, les deux précédents Take It All Away en 2004 et You Stand Watching en 2005 m’avaient bien plu. Ce n’était pas les opus du siècle, mais le garçon avait su nous délivrer une pop classieuse, très agréable même si en général avec trop de passage soft. Là où j’ai tiqué par contre, c’est quand j’ai appris la genèse de ce nouveau cd. Le garçon a lâché sa major Atlantic pour créer son propre label indépendant Papa Joe Records. Il s’est refait le look de la tête au pied, fini la tête de gendre idéal, Monsieur s’est laissé pousser la moustache et la barbichette, a mis un chapeau haut de forme, des bagouzes partout, bref, un rebelle… C’est avec tous ces ingrédients que j’ai pris peur, ça faisait le mec qui reniait le genre « chanteur à minettes » pour s’émanciper. Tout ceci est au demeurant louable mais je me rappelle dans le même genre le vautrage total de Kelly Clarkson et de Ashlee Simpson sur leur dernier album. Ce genre de virage, s’il n’est pas bien pris, peut mener droit dans le mur. Je fus assez vite rassuré, déjà il n’y avait pas Timbaland à la production. De plus, Cabrera n’a pas changé de style. On a toujours droit à de la très bonne pop US parfaitement maitrisé. Il a en outre musclé un peu sa musique même si on retrouve des morceaux nostalgiques, ce n’est pas la prédominance. Il a su donner aussi un certain cachet à sa musique avec un style qui se dégage sur des titres un peu plus fouillés que par le passé. Bref, à la différence de ses consœurs citées ci-dessus, il a réussi son pari d’envoyer paitre son ancienne major et de rompre avec son image de minet qui devenait lourde à porter. Quelques titres à ressortir même si l’exercice est délicat tant l’album forme un tout. Il démarre très fort avec deux hits monstrueux, In Between Lights et Enemies. Un des must du cd se trouve en plage 3 avec le très léger mais tellement mélodique, Say. Ce Ryan Cabrera, je ne le connaissais pas sur les deux albums précédents. Toujours dans le haut du panier, Sit Back Relax et puis les titres un peu plus soft que sont Please Don’t Lie et son refrain atmosphérique et le très BEATLES : How Bout Tonite. Avec ce Moon Under Water, Ryan Cabrera s’impose comme un incontournable dans la grande famille de la pop US. Il y a du monde, il faut pouvoir se faire sa place, pour cela, soit on joue des coudes, soit on s’impose naturellement grâce à son talent. Pour lui, ce sera certainement le second constat.