Après un quart de siècle de carrière, de multiples changements de line-up, deux séparations, des albums comme Sonic Temple qui ont colonisé les US (voir chronique), les Britanniques reviennent enfin avec ce huitième opus. La dernière reformation date de début 2006, sous la houlette des deux piliers fondateurs, le chanteur à la voix inimitable, qui donne une forte identité au groupe : Ian Astbury, et le guitariste Billy Duffy, et s’est d’abord concrétisée par une tournée mondiale. Ian a repris goût à la chose puisque en février 2007, il annonçait qu’il quittait le groupe de reformation des DOORS : Riders on the Storm, auquel il participait, et le combo signe dans la foulée un contrat avec Roadrunner Records. L’autre particularité du groupe est de renouveler leur style autant que possible à chaque album, et après être passé par du rock teinté de gothique, du hard rock plus ou moins heavy comme sur leur précédent Beyond Good and Evil, ils opèrent avec Born Into This un retour aux racines, à un rock stylé années 70, et le titre éponyme confirme cette orientation dès l’intro, le son de la basse au premier plan, un refrain très Stonien, un son relativement dépouillé, sans super production, pour mieux laisser la place à l’essentiel, le solo est relativement court. Après cette belle entrée en matière, le clou de l’album suit avec Citizen, hit au refrain terriblement accrocheur. Dans la même veine, I Assassin, Savages ou encore Sound Of Destruction tiennent le haut du pavé avec un rythme soutenu imprimé par John Tempesta. Dirty Little Rock Star rappelle à nouveau très fortement les Stones au travers du riff, et plus précisément Undercover, quant à Holy Mountain, la seule ballade de la galette, elle se signale comme les autres titres par un refrain accrocheur, Ian s’aventurant par moments un peu plus dans les graves. Pas de véritables points faibles donc, et un retour réussi, avec une incursion dans le rock seventies, incursion qui revêt une tonalité plutôt moderne, ce n’est pas le moindre des paradoxes.