La République Tchèque monte en puissance, dans le créneau du power speed métal symphonique, après un passage par la case amateurisme, SYMPHONITY vient bouleverser la donne. La transformation ne s’est pas opérée du jour au lendemain, mais résulte d’une lente évolution, car ce patronyme, apparemment porteur d’un tout nouveau groupe, cache en fait une équipe pour le moins déjà expérimentée. Ce groupe a pu se roder sous le couvert d’une autre appellation, NEMESIS, et d’un album, Godess Of Revenge, qui incluait un guest de marque en la personne de Tobias Sammet. Avec le changement de nom, le combo a également changé de label, Limb Music en l’occurrence, et s’est offert les services de Sascha Paeth et Miro pour une production très rigoureuse et un son ambitieux. Si l’on rajoute que le vocaliste allemand Olaf Hayer s’est joint à l’équipe, cela fait une sacrée valeur ajoutée. Comment Olaf … ça ne vous dit rien ! Mais si, cherchez bien, nous en avions parlé lors de la sortie de Fairytales And Reality de DIONYSUS, c’est lui qui assurait de belles lignes vocales avec les Scandinaves, mais l’homme a la bougeotte, le voici maintenant en Tchécoslovaquie ! Il s’agit aussi du même vocaliste qui a chanté dans le premier album solo de Luca Turilli (RHAPSODY), mais aussi dans le troisième album de MAGIC KINGDOM, au sein duquel il a remplacé Max Leclerq, intégré pour sa part chez FARYLAND ! Le monde du symphonique est bien petit ! Bingo pour les Tchèques donc, car les lignes vocales d’Olaf s’intègrent on ne peut mieux dans les structures musicales, mieux même, elles les subliment. Après une longue intro symphonique relativement classique, La Morale Dell'Immorale, le rythme passe à la vitesse supersonique de la double pédale de Martin Škaroupka avec Give Me Your Helping Hand, qui nous immerge dans un power speed mélodique qui s’inscrit dans le sillage de STRATOVARIUS, une référence qui revient souvent tout au long de la galette. Du très classique donc, sans la moindre trace d’innovation, mais joué de telle manière qu’en même temps et paradoxalement, il ressort une certaine impression de renouveau, la force de conviction probablement. Pas de passage à vide, tous les titres se situent dans l’excellence, avec un ambitieux et épique The Silence, en trois parties, le groupe sait aussi ralentir le tempo dans Searching You, qui évoque EDGUY, inclure des orchestrations classiques à base de violons dans Evening Star, et alterner des lignes de piano très pures avec des riffs incisifs, et luxe de breaks, à l’image de Afterlife. De superbes mélodies, donc, qui font oublier toutes les références du genre, pour finalement ne retenir qu’une évidence, mine de rien, cette coalition germano tchèque signe une des meilleures galettes du genre pour l'année 2008 !