Ne faisons pas de conclusions trop hâtives : certes, la batteur Thomen Stauch vient de quitter BLIND GUARDIAN il y a quelques mois de cela, mais la création de son side-project SAVAGE CIRCUS (qui du coup n’en est plus vraiment un) date d’avant son départ, le but étant avant tout de pouvoir jouer ses propres compositions qui se voyaient de plus en plus fréquemment rejetées par son groupe d’origine (oui oui, divergences musicales comme on a coutume de le dire). Après, à savoir si il y a une relation de cause à effet, c’est une question que l’on évitera soigneusement. Plutôt bien entouré pour l’occasion de son ami Piet Sielck (IRON SAVIOR) ainsi que de deux membres de PERSUADER, Thomen reste relativement fidèle au style qu’on lui connaît, et le timbre de voix de Jens Carlsson étant très proche de celui de Hansi Kürsch, c’est tout naturellement qu’une comparaison avec Blind Guardian va sembler évidente surtout sur Evil Eyes ou Born Again By The Night, privilégiant quand même le côté plus direct de ces derniers. L’aspect plus personnel de Savage Circus va surtout se situer à un autre niveau que le chant et les chœurs qui semblent vraiment calqués sur Blind Guardian : d’abord par des arrangements bien sentis avec l’utilisation de claviers très discrets et sans doute trop rares qui adoucissent des titres aux tempos majoritairement rapides, Ghost Story étant le plus représentatif et se détournant quelque peu du giron Power Metal, du moins par moments ; ensuite, certaines rythmiques guitares typiques du style laissent place, là aussi trop rarement, à des riffs plus Heavy et posés qui s’imbriquent pourtant très bien à l’ensemble. Il faut reconnaître que les compositions sont travaillées, que les changements de thèmes s’enchaînent à vitesse grand V, mais malgré cela, on a un peu l’impression que le groupe reste coincé en majorité sur un ou deux seuls tempos de double grosse caisse (à part sur la ballade évidemment) et il faut reconnaître que ça peut s’avérer lassant pour les moins initiés. Dreamland Manor reste néanmoins un album de qualité dans le genre, mais un album sans surprise alors que celle-ci aurait sûrement été au rendez vous si Savage Circus avait osé plus d’aventures, plus de prises de risques, choses dont ils sont tout à fait capables comme ils le prouvent trop rarement ici. Espérons plus d’audace pour la suite.