Je me rappelle l’année 1983. A l’époque il existait encore des disquaires dans les petites villes et cet Another Page trônait fièrement dans la vitrine avec le sticker Warner qui nous expliquait que ce vynil disposait d’un tout nouveau système de son. Le sticker, le flamand rose, ca donnait envie d’écouter même quand on a 13 ans. D’autant que je n’avais pas acquis le premier album de Cross avant celui-ci. Ce fut donc mon premier rendez vous avec CHRISTOPHER CROSS. Rendez vous qui allait faire naitre en moi une vrai passion pour cet artiste, même si la pochette intérieure montrait un pur moment de kitsch avec Cross assis dans un salon tapissé de flamands roses, absolument imparable. En tout cas, difficile pour un artiste de sortir un second album après un méga succès. Christopher Cross savait qu’il allait être attendu au tournant. Egaler le niveau du premier semblait impossible… Et pourtant, pour moi, il y arrive haut la main avec cet Another Page. La production de Michael Omartian est somptueuse. Les invités sont tous des cadors. Les compos sont magiques. Bref, que dire de plus si ce n’est se délecter de la voix doucereuse à souhait de Cross aussi à l’aise sur les ballades que sur les titres plus rythmés. Du hit, du hit avec All Right et le solo de diablotin de Steve Lukather. Il faut savoir qu’à l’époque ce titre avait fait un mini tube en France tant et si bien que j’avais vu Christopher dans une émission de Guy Lux… c’est dire. No Time For Talk et son intro d’enfer. Baby Says No et son refrain imparable. La beauté d’un duo avec KARLA BONOFF sur le magnifique What I’m Supposed To Believed où le mélange de ces deux voix nous transporte au Nirvana. La beauté également du superbe Talking In My Sleep qui là encore me transporte. Nature Of The Game et l’apport de DON HENLEY sur les chœurs. Puis, tous les autres tellement c’est bon. Un album culte pour moi qui me rappelle ma jeunesse mais qui n’a pas pris une ride. Quand la qualité est présente elle perdure à travers les ans. Merci pour tout Mister Cross…