Rapidement après la claque énorme de The Last Sunset, CONCEPTION remettait le couvert avec ce Parallel Minds, un album de heavy metal de haute volée qui est en fait le premier album du groupe paru en France, mais le deuxième enregistré ( The Last Sunset étant une autoproduction). On reste ici en présence d'un groupe bien au-dessus de ses concurrents, le son de Conception est désormais immédiatement identifiable, et ce grâce à la voix magnifique de Roy Khan (KAMELOT) et surtout au jeu survitaminé de Tore Ostby (ARK) qui illumine tout ce qu'il touche. L'album commence fort avec un titre puissant et assez rapide tout en restant très mélodique, Water, avec sa mélodie superbement efficace, un son puissant agrémenté de claviers, et de solos bien placés. On reconnait déjà tout de suite la touche Ostby et le chant déjà exceptionnel de Khan. Le deuxième titre Roll The Fire est tout à fait excellent, avec son intro et sa mise en place fabuleuse, il reste un des meilleurs titres que le groupe ait composé. Ce morceau direct et assez épuré expose le talent des musiciens, qui nous montrent qu'il n'est pas nécessaire d'avoir une musique très sophistiquée pour attirer l'attention. And I Close My Eyes, un morceau fort original dans sa conception, avec un riff au milieu du titre qui en fait toute sa qualité. Silent Crying, l'unique ballade de l'album, un titre de toute beauté avec cette ambiance unique et le chant de Khan de très grande qualité. Parallel Minds, un morceau au tempo rapide et à l'ambiance planante, l'écriture de Tore fait encore un malheur sur celui-ci avec son refrain accrocheur et sa rytmique impressionnante. My Decision et The Promiser, agrémentés de bidouillages électroniques, sont résolument modernes et ô combien efficaces ; voilà encore un son tout à fait nouveau pour le groupe, la finesse et l'originalité sont véritablement au rendez-vous. L'album se termine par un Soliloquy tonitruant, le morceau est constitué en trois parties avec un mélange tempo lent, tempo rapide, claviers, ambiances de folie... du grand art avec neuf minutes de magie pendant lesquelles l'attention de l'auditeur reste maximale. Les chansons s'enchaînent sans perdre en qualité, les titres très lourds succèdent aux ballades et le tout est porté par des mélodies recherchées et un jeu de guitare d'un autre monde. Ce Parallel Minds est en plus doté d'une pochette qui n'est pas désagréable et d'une production d'excellente facture, avec Tommy Newton (Helloween) aux commandes ; cette production est puissante et profonde, ce qui donne à l'album une impression de grandeur et de maturité. Avec ce nouvel album, Conception prouve qu'il a plusieurs cartes en main. Non seulement il dispose d'un virtuose à la guitare dont le jeu particulièrement riche fait tout de suite des étincelles, un style super mélodique et surtout très personnel. Conception s'est forgé une identité dès le premier album et se renouvelle juste ce qu'il faut pour sa deuxième offrande. Certes, on regrette un peu les passages magnifiques à la guitare acoustique de The Last Sunset mais on ne peut que s'incliner devant la démarche d'un groupe aussi sûr de lui que surdoué.