Si les Norvégiens de WHITE WILLOW semblent intégrer quelques éléments un tantinet « Heavy » dans leur Rock Progressif comme le prouve leur dernier album en date, le claviériste de ces derniers, Lars Fredrik Froislie, s’offre avec WOBBLER une escapade beaucoup plus typé Prog.70’s. On pourrait simplement s’arrêter sur l’artwork, ou sur le look des musiciens aux coupes de cheveux approximatives et barbes presque hirsutes pour avoir une petite idée, mais comme l’on dit toujours, « l’habit ne fait pas le moine ». Par contre, vu les instruments vintages utilisés, certaines choses se précisent : synthétiseurs et claviers analogiques (une bonne quinzaine quand même parmi lesquels on trouve Mini Moog, Mellotron ou autre Hammond C3), un kit batterie Ludwig de 1975, une basse Rickenbacker 4001 et bien sur des guitares comme Stratocaster, Les Paul ou SG par exemple. Avec tout ça, on ne peut pas dire que Wobbler prenne l’auditeur par surprise car le décor est planté de manière franche et sincère. Si on passe sur l’intro Serenade For 1652 et ses quarante secondes qui n’apporte pas grand chose, restent trois titres dont la durée n’est jamais inférieure à douze minutes, ce qui n’étonnera personne vu le style pratiqué. La pièce maîtresse est sans doute Hinterland avec ses 27 minutes, où tout les aspects typiques du Prog. Rock 70’s sont présents : passages alambiqués, rythmés, planants ou acoustiques s’enchaînent tour à tour, incluant aussi des ambiances parfois plus lourdes sans être vraiment Heavy pour autant. Des références à des pointures comme E.L.P. ou KING CRIMSON paraissent évidentes, mais quelques rares parties guitares peuvent aussi rappeler un peu WISHBONE ASH à leurs débuts. Les deux titres suivants sont à peu prés du même acabit, même si Rubato Industry se voit parfois agrémenté de quelques rythmiques guitares plus puissantes, et que Clair Obscur se trouve être un instrumental de quinze minutes un peu plus difficile d’accès. Si les musiciens de Wobbler ne cherchent pas vraiment à innover, ils arrivent néanmoins a captiver l’auditeur en démontrant une grande maîtrise du style, arrivant à enchaîner toutes sortes d’ambiances très différentes avec talent et technique, rappelant bien sûr une certaine époque comme le font aussi d’autres groupes d’aujourd’hui, mais le faisant en tout cas avec fraîcheur et inspiration.