Après deux albums de heavy metal de bonne facture, aux connotations légèrement prog. par l’adjonction de claviers - dans le sillage de SILENT FORCE, LOST HORIZON, ou NOCTURNAL RITES - ANUBIS GATE reprend la route avec un nouveau frontman et surtout une orientation nettement plus progressive, les situant ainsi le plus souvent dans la lignée de ICED EARTH pour le timbre de voix plutôt haut perché, mais rappellera aussi MAGNITUDE 9 et assurément VANISHING POINT. Sans être un concept album, Andromeda Unchained, s’en rapproche par les titres s’enchaînant sans rupture, les rares silences entre les plages réduits au minimum ou parsemés de sons ou d’interludes synthétiques faisant jonction, ceci a pour effet, au prime abord, d’une sensation de compact renforcée par la densité des plus de 70 minutes de la galette. Les lyrics sont empreints de S.F. et de symbolisme futuriste ou mythologique égyptien à l’ambiance assez sombre qui s’ajoute encore à l’aspect conceptuel. L’arrivée de Jacob Hansen (ex BEYOND TWILIGHT) au chant, en remplacement de Torben Askholm me semble plutôt de bon augure, son timbre moins « passe partout » et surtout d’une remarquable maîtrise est un atout majeur du groupe. On retrouvera des sonorités rythmiques soit exotiques soit arabisantes sur plusieurs titres, ajoutant ainsi une touche particulière à ce prog metal danois de grande classe, comme sur le brillant titre phare Snowbound, le génial Banished From Sector Q ou bien encore This White Storm Through My Mind. Les titres nettement plus profondément progressifs, Waking Hour, Escape Pod, les grandioses Andromeda Unchained et Beyond Redemption, allient puissance, refrains scintillants aux backing vox particulièrement travaillés comme sur The Stars Of Canis Minor, le tout saupoudré de duels claviers/guitare époustouflants, prenant toujours une tournure aussi mélodieuse qu’inattendue, même le tarabiscoté Point Of No Concern, conserve savamment sa part de mélodique exacerbée. Quant à la ballade Take Me Home intégralement chantée par le bassiste, elle n’est pas en reste, délicatement ciselée grâce à sa longue plage de guitare solo. Ce genre d’opus n’est pas du genre à se laisser facilement adopter, bien qu’assez facile d’accès, il faudra toutefois quelques écoutes préalables pour totalement domestiquer la bête mystique avec succès.