Encore une excellente réédition du label Wounded Bird, qui est vraiment au top dans ce domaine. Cet album date de 1986 et il était pour le moins introuvable si ce n’est à des prix exorbitants. Ce n’est plus le cas. BENJAMIN ORR est le bassiste / chanteur mythique de THE CARS. Au niveau vocal, il n’a jamais eu dans le groupe la place qu’il aurait du obtenir. En effet, ses prestations se résumaient à quelques titres comme le superbe Drive. Rick Ocasek, le mentor du groupe, se réservant le reste. Apres le méga succès de l’album Heartbeat City en 1984 et la sortie d’un Greatest Hits, le groupe part un peu en cacahuète. Chacun va y aller de son petit album solo, que ce soit Rick Ocasek, le guitariste Elliot Easton (son album vient aussi d’être réédité par Wounded) et bien sûr Benjamin Orr. Ce sera d’ailleurs son unique opus solo, car ensuite, il rejoindra à nouveau les Cars avant de décéder à 53 ans des suites d’un cancer du pancréas. Ce The Lace, il nous le laisse en testament et franchement, au vu de la qualité de l’opus, on regrette qu’il n’y ait pas eu de suite. Par contre, je fais ici un aparté pour émettre un grand doute sur le contenu de l’album qui est qualifié de Westcoast par beaucoup de sites spécialisés. Je ne vois pas très bien ce qu’il y a de Westcoast dans cet album, ou alors il faut aussi mettre dans cette catégorie le Tao de RICK SPRINGFIELD, les albums de GREGG ROLIE ou ceux de VAN STEPHENSON. On est plus dans de l’AOR Hi Tek ou bien dans du Rock FM, mais pour le reste… On retrouve bien entendu des réminiscences de The Cars avec par exemple le titre d’ouverture Too Hot Too Stop, qui rappelle par moment You Might Think dans sa structure. Des harmonies vocales bien particulières et un petit riff de guitare acéré exécuté par Elliot Easton. When You’re Gone rappelle également Drive. Le coté ballade émotionnelle somptueuse, la prédominance des synthés (ce qui est la marque de fabrique sur tout l’album) de Stay The Night, nous renvoie au FOREIGNER 4 sur un titre comme Waiting For A Girl Like You. Skyline rappelle STAN MEISSNER avec toujours ces synthés omniprésents. Le très bon mais très synthétique Spinning, avec toujours ce petit riff de guitare du meilleur gout. Le superbe The Lace avec une intro à mourir. Le très rythmé That’s The Way et pour finir la ballade AOR somptueuse This Time Around. Pour certains, cet album pourra peut être paraître daté, car il y a une prédominance des synthés. Et entre les synthés des années 80 et ceux d’aujourd’hui, ce n’est pas la même chose. C’est je pense le seul reproche que l’on peut faire à cet album, car pour le reste, ca tient très fortement la route. Et pour un musicien qui a joué dans The Cars, ca se tient...