SIMPLE PLAN est un groupe sans prétention, qui écrit des chansons simples, pour ne pas dire simplistes, c’est peut être vrai, mais aussi un peu facile et réducteur, tout autant que l’on croyait le combo éphémère et lié à l’air du temps, après dix années d’existence, atteindre une telle popularité mondiale, être disque de platine pour les deux premiers opus, vendre 7 millions de Still Not Getting Any, n’est sûrement pas donné à tout le monde, un talent certain, doit y être pour quelque chose ! Conserver l’essentiel de l’énergie de Simple Plan, éviter le copié/collé des précédents albums, y ajouter une note plus personnelle, est un choix hasardeux, voire, clairement, une prise de risques, pour cette nouvelle galette. La collaboration avec Nate « Danja » Hills (Timbaland, Justin Timberlake) pour apporter une coloration R’n’B/Hip Hop et des plages synthétiques, plus présentes, ou bien celle de Max Martin (Duran Duran, James Blunt) pour revenir à un son plus 80’s, ou encore l’appel à Dave Fortman (Evanescence) pour maintenir une forte présence des guitares, n’était pas non plus, sans laisser quelques interrogations ! Là où Simple Plan perd probablement en spontanéité, il y gagne largement au change, en maturité et assurément en une production attentive et soignée. L’honneur est sauf, cet album éponyme reste à la fois fortement calibré radio et conserve toute la verve d’antan, il ne décevra pas les fans ultimes et attirera probablement de nouveaux adeptes. Majoritairement Emo/Pop, les titres Take My Hand, Time To Say Goodbye, No Love et le bonus track Running Out Of Time maintiennent le cap débridé qui fait tout le charme du groupe. Generation et ses cuivres synthétiques à la LEVEL 42, Holding On et son faux air U2-esque, ainsi que The End, très FALL OUT BOY, prennent une tournure 80’s, teinté de New Wave, inhabituelle mais particulièrement charmeuse. De superbes ballades, Your Love Is A Lie, plutôt musclée, Save You et I Can’t Wait Forever, plus « traditionnelles » mais terriblement accrocheuses. Intro de violons et cordes pour What If, secondées par des riffs percutants, connoté 80’s et diablement efficace. Et le single, When I’m Gone, titre qui emprunte des sonorités au R’n’B, une nouvelle saveur, ni choquante, ni repoussante, au contraire, elle est la preuve de toute l’inventivité de ces Québécois, fierté de toute une génération de musiciens actuels.