Le groupe Suédois CLOUDSCAPE produit ici son deuxième album, en continuité avec le premier, c'est-à-dire en mélangeant du heavy mélodique avec du métal progressif. Attention, l’aspect mélodique n’a pas la même accessibilité que les mélodies plus simples du hard FM par exemple, qui sont directement assimilables dès les premières écoutes. J’en veux pour preuve la chronique peu enthousiaste de Plunk sur le premier album, et les commentaires, beaucoup plus enflammés, des amateurs du genre, la note passant carrément de 70 à 89. Et pour être honnête, sur les premières écoutes, mon enthousiasme a été assez modéré, d'autant plus que la voix du chanteur est assez inhabituelle dans le genre, plutôt dans le médium grave, légèrement éraillée. Ceci dit, les mélodies progressives s’apprivoisent au fur et à mesure des écoutes, et lassent au bout du compte moins vite, le charme de cet album s’est petit à petit dévoilé. L’album s’avère un peu déséquilibré, montrant du très bon mais aussi quelques compositions plus moyennes. La production est très bonne, et dans les points forts, signalons les mélodies entraînantes malgré leur structure, les chœurs, les bons riffs des guitaristes Bjorn Eliasson et Patrik Svard, de nombreux solos plutôt impressionnants, maintenant l’intérêt de l'album du début à la fin, et les claviers, très présents mais pas envahissants. Ces gars sont d’évidence musicalement doués, mais évitent les démonstrations inutiles. Shapeshifter, le premier morceau, annonce la couleur avec ses riffs heavy, des changements de rythme, et une structure mélodique un peu complexe, pas vraiment le morceau le plus attractif pour attirer le client ! Shadowland et son côté un peu oriental assure la transition vers And Then The Rain qui s’avère plus accessible, avec un refrain accrocheur et des lignes mélodiques plus faciles à suivre. Après ces deux mid tempos, Take The Blame, passé une intro atmosphérique, accélère le tempo et offre quelques passages presque hard avec des solos tranchants ; The Last Breath continue sur ce tempo, avant l’ambitieux Psychic Imbalance, long morceau progressif mais qui sait aussi se faire mélodique et notamment le refrain. Les deux morceaux suivants Hope avec ses passages acoustiques, et Breach In My Sanity maintiennent le niveau mélodique au plus haut et constituent la partie la plus attrayante de l’album. Après un passage un peu ennuyeux, l’album se termine sur le dynamique et mélodique Someone Else, puis le mid tempo Will We Remain sur lequel on peut entendre de très beaux chœurs féminins. Cloudscape a donc pleinement réussi la greffe heavy mélodique sur le style progressif, cet album compte quelques belles réussites, qui ne s’adressent pas uniquement au public spécialisé dans ce genre, mais pour bénéficier ou accéder à la plénitude de cet univers musical, il sera nécessaire de faire preuve de patience et de ne pas se limiter aux premières écoutes.