Mine de rien Mat Sinner s’est imposé, en 25 ans, comme un poids lourd, au sens propre comme au figuré, du heavy metal en Allemagne. Jugez plutôt, dix sept albums dont treize studios avec SINNER, mais notre homme tient aussi la basse dans PRIMAL FEAR, et si l’on fait le décompte, ce marathonien du métal a ainsi participé à une soixantaine d’albums. Ce qui ne garantit pas dans le métier la garantie de l’emploi puisqu’il a fait partie de la dernière charrette des « remerciés » chez Nuclear Blast. Pas démonté pour autant, le vaillant bassiste remet le couvert chez MTM pour son quatorzième album studio. Et le label a bien fait de lui faire confiance, car la nouvelle production s’avère être d’excellente qualité, une production dont Mat s’est occupé lui-même, ainsi que les compositions. L’orientation se veut moins heavy que la précédente galette et plus orientée vers le hard rock classique, largement imprégnée de THIN LIZZY, soit au travers de ses propres compositions, le mimétisme est frappant dans Diary Of Evil, ou dans une moindre mesure dans Revenge et Can't Stand The Heat, soit carrément la belle reprise en bonus de Baby Please Don't Go. Matt connaît manifestement son sujet, toutes les compositions sont mélodiques avec des refrains immédiatement mémorisables et entraînants, il y est aidé par le groupe, et notamment par son collègue de Primal Fear : Tom Naumann et le petit nouveau Christof Leimn, qui délivrent aux guitares des riffs et des solis qui illuminent tous les titres. Alors inutile de s’appesantir, il n’y a pas de moments faibles, les hits se suivent en variant les tempos, soient très soutenus comme Thunder Roar, Under The Gun, Last Man Standing, des mids comme The Other Side, Badlands, et des ballades comme The Sign et No Return. Amateurs de sonorités hard rock classique à la Thin Lizzy réjouissez vous, cette galette va vous permettre d’étancher votre soif, pas d’innovation ici, mais une maîtrise qui frôle l’excellence et qui fait plaisir à écouter.