La présence de Wayne Findlay (MSG, Vinnie Moore) dans ce nouveau groupe Californien m’avait laissé espérer un nouvel album de hard rock mélodique à la sauce MSG. Las, nous sommes ici bien loin du compte, puisque ce trio œuvre dans un heavy métal progressif pour le moins original. Et à y regarder de plus près, il n’y a rien d’étonnant à cela, puisque l’homme à l’origine de cette formation n’est autre que le très progressif Mark Zonder (Fates Warning, Warlord), le chanteur Gregg Analla (ex Tribes Of Gypsy) est venu compléter l’équipe de SLAVIOR, qui à l’origine s’appelait Temple Within. Et c’est Mark Zonder qui pilote, il le dit, il le fait, et cela s’entend. Les compositions s’articulent autour de la batterie, qui est ici la reine, et le jeu remarquable de Mark constitue le point positif. Par contre le côté progressif dérive souvent sur des démonstrations dans lesquelles le brio des musiciens éclipse les lignes mélodiques, ou bien celles-ci sont quelque peu déstructurées, rendant quelques titres un peu indigestes, à l’image de Swept Away ou encore le funky Give It Up. Le combo n’hésite pas à expérimenter, en incluant un morceau empreint de reggae : Dove, ou en utilisant des chants rap en arrière fond, bref à faire du Cross Over autour de leur métal progressif, un peu à la mode WALTARI, mais là où ces derniers axent leurs mélanges autour des mélodies, ici ce sont les démonstrations qui priment. Il convient quand même de nuancer le propos avec les deux morceaux d’ouverture, Origin et Shatter, dont les gros riffs laissent la place à des refrains un peu plus entraînants, le tout sur un son très nouveau métal. Il y a aussi le mid Slavior et le chant un peu oriental d’Analla, et le morceau épique final : Red Road dans lequel l’homme orchestre de l’album, j’ai nommé Wayne, qui en plus d’assurer la basse et les claviers, se fend ici d’un très beau solo. Vous l’aurez compris, cet album s’adresse en priorité aux fans de métal progressif moderne, amateurs de prouesses instrumentales, qui ne tariront probablement pas d’éloges, les moins aventureux, plus axés sur le métal mélodique, risquent d’avoir un avis plus mitigé.