Le moins que l’on puisse dire en parlant des américains de ZERO HOUR c’est qu’ils font preuve d’une réelle discrétion car depuis leur premier album sorti en 1999, leurs apparitions scéniques ont été plutôt rares, voire même inexistantes ces deux dernières années alors que tout parcours promotionnel est sensé passer par un minimum de prestations live, du moins en règle générale. Pourtant, au fil du temps, ce groupe arrive à se forger une solide réputation dans le milieu du Metal Progressif, certains journalistes les citant même parmi les meilleurs espoirs actuels. C’est donc en totale absence de prévisions de concert qu’arrive ce quatrième album qui, il faut bien le dire, est un sacré morceau. Si on pouvait diviser les combos de ce genre musical en deux catégories distinctes, à savoir les plus doux d’un côté et les plus agressifs de l’autre, c’est du côté de cette dernière que Zero Hour se situerait sans nul doute comme le prouvent en particulier certains des premiers titres comme There For Me ou Destiny Is Sorrow où la double grosse caisse et les guitares surpuissantes s’en donnent à cœur joie, où l’aspect progressif reste sous jacent et se situe surtout au niveau des structures basse/batterie et dans les rythmiques guitares plutôt alambiquées. Au niveau de certaines de ces structures, justement, on pense à des groupes comme SPIRAL ARCHITECT, c’est à dire qu’on approche souvent une réelle complexité d’exécution à couper le souffle, l’instrumental Somnecrophobia étant tout à fait dans l’esprit de ces derniers. Au milieu de cette impressionnante intensité technique et mélodique, viennent s’inclurent des moments de pure douceur où les arpéges de guitare aux sons atmosphériques nous renvoient vers des FATES WARNING, QUEENSRYCHE, ou même RUSH lorsque la basse participe activement au développement de ces thèmes aériens. Les rares claviers assurés par le guitariste Jasun Tipton se retrouvent en première ligne pour achever l’album par un Intrinsic des plus émouvants, un instrumental en guise d’au revoir où toute agressivité disparaît complètement en faveur d’une douceur reposante. Alors d’accord, Zero Hour ne sont peut être pas des adeptes de la scène mais qu’importe, un album de la trempe de ce A Fragile Mind justifie amplement le bien que pensent déjà beaucoup de gens à l’égard de ce groupe vraiment très talentueux.