Les Niçois de FAIRYLAND sont de retour, contre toute attente, alors même qu’on ne les attendait quasiment plus. Leur premier album, Of Wars In Osyrhia sorti en 2003 avait déclenché quelques polémiques quant à sa ressemblance trop marquée avec RHAPSODY, et une production quelque peu limite. Il s’en est suivi des problèmes de line-up avec le départ du membre fondateur Wildric Liévin, mais aussi de la chanteuse espagnole Elisa Candelas Martin, et enfin le dépôt de bilan du label. Philippe Giordana, le claviériste, ne s’est pas laissé abattre pour autant, et s'est remis à composer un album épique, sur la base de l'histoire de l’une des plus grandes batailles de l'histoire d'Osyrhia, un monde imaginaire issu de son imagination. Ce travail a visiblement touché le label autrichien Napalm Records qui a du coup signé le groupe. Côté musique, l’influence de Rhapsody s’estompe, sans révolutionner le style, Fairyland y apporte sa personnalité, le plagiat n’est plus de mise. Les progrès sont perceptibles à tous les niveaux : la production, les compositions, toujours dans le speed mélodico-symphonique, qui alterne avec classe les choeurs et les orchestrations, sans pour autant oublier de placer des riffs et des solos acérés, ce qui n’était pas le cas dans le dernier Rhapsody. Les clichés du genre avec abus d’orchestration ont été ainsi évités. The Awakening, par exemple, superbe morceau épique, est l'exemple de l’originalité apportée par le combo, chaque musicien prend tour à tour le leadership ponctuellement, le piano, les claviers, puis la guitare, les lignes vocales solo puis les chœurs pour un final grandiose. Plus encore, sur des titres comme The Walls Of Laemnil ou Lost In The Dark Lands, les structures alternent à merveille les lignes vocales de Max Leclercq (ex Magic Kingdom), qui s’avère être une excellente recrue, les chœurs et les lignes instrumentales, à niveau à peu près équivalent, donnant une fraîcheur à l’ensemble qui manque chez certains « concurrents ». Le verdict est donc sans appel, les élèves Niçois ont dépassé leurs maîtres et voisins transalpins, et quasi créateurs du genre, grâce à un bien meilleur équilibre entre les orchestrations épiques et le métal mélodique, des compositions inspirées et au final un bien bel album.