J’avoue avoir été un peu indifférent à la sortie de ce projet. En effet, même si la foultitude des chanteurs et musiciens était intéressante, je me voyais en train d’écouter un artiste Hongrois (au vu du nom), d’AOR certes, mais avec une production à deux balles et sans vraiment d’intérêt. Grave, grave erreur que de penser ceci. Déjà LEC ZORN n’est pas Hongrois, il est Américain, il est plutôt jeune, 37 ans (je dis ça car j’ai le même âge) et puis quand on écoute son album, on ne peut voir en lui qu'un futur grand de l’AOR dans les années à venir. Rien que ça, c’est une bonne nouvelle car le genre a besoin de relève. De plus, quand on lit des interviews de lui, on apprend qu’il est un accroc des années 80 et qu’il n’a pas supporté l’arrivée du grunge qui a balayé la FM. Ses références, je dirais qu’il n’a même pas besoin de les afficher tellement elles sont flagrantes en écoutant l’album. On a plaisir à retrouver un grand vocaliste en la personne de Tracy White de SHOTGUN SYMPHONY et INTRUDER. D’ailleurs si vous aimez le premier album de Shotgun je ne saurai trop vous recommander Eternal Flame. La grosse influence de Lec demeure SURVIVOR. Le Monsieur a bon gout car je considère, comme d’autres, que c’est le plus grand groupe AOR de tous les temps. Lec Zorn se permet même un léger plagiat sur l’intro de Fighting Chance. En effet, cela rappelle quand même Eye Of The Tiger du groupe à Peterik. Par contre, hormis l’intro, le reste du titre n’a rien à voir avec la chanson phare de Rocky 3. La compo étant excellente au demeurant. Going The Distance et son intro aux synthés pourrait sortir de Vital Signs de Survivor. Voilà un titre AOR comme je les aime. Long Time Coming lorgnerait plus vers PRIDE OF LIONS avec son intro guitare/synthés assez longue. Là aussi une référence dans le genre. Un hommage à un autre groupe mythique est rendu sur ce cd avec la reprise du fabuleux Play The Game Tonight de KANSAS. Là encore, bonne pioche, pour moi l’un des meilleurs morceaux de Kansas, si ce n’est le meilleur. De plus, l’interprétation de Lars Safsund est parfaite et peut faire oublier celle de John Elefante. Encore un hommage appuyé à Survivor avec le titre Starting All Over Again, l’intro rappelle Caught In The Game. Le reste de la compo est là aussi parfait. N’étant pas fan d’instrumentaux, je ne mentionnerai pas les deux qui s’y trouvent même si ils sont loin d’être mauvais. Quand je vous dirai qu’en plus de vocalistes talentueux notre ami a fait appel également à Tommy Denander, je vous aurais décrit certainement un des meilleurs albums AOR de l’année. Ils ne sont pas légion alors allez y. Les amateurs de nouvelles sonorités prétexteront la faible prise de risque, les puristes en AOR dont je fais partie leur rétorqueront que cela fait du bien justement dans le paysage musical actuel de voir un jeune musicien permettre à ce style de perdurer en rendant hommage à des glorieux ainés.